Monsieur le président, madame la ministre, madame la présidente de la commission, madame la rapporteure, j'ai été très clair en déclarant, dès la discussion générale, que je voterai ce texte. Par-delà les clivages, nous ne sommes pas dans la posture politique. Je ne peux pas avoir rappelé tout à l'heure qu'il y avait depuis trois ans un vide juridique et ne pas reconnaître que l'on avance sur ce point.
Je regrette, en revanche, que la capacité d'écoute n'ait pas toujours été au rendez-vous et j'ai relevé des incohérences. Ainsi, madame la ministre, je vous l'ai dit s'agissant de l'anatomo-pathologie : vous verrez qu'un jour on aura un problème parce qu'il y aura des examens accrédités et d'autres non, et j'espère que l'on n'aura pas, à un moment ou à un autre, à regretter cette décision. En tout cas, je vous aurai dit quelle était notre position.
En ce qui concerne l'accréditation, l'objectif des 100 % est exigeant et passe par un assouplissement administratif – vous ne m'avez pas répondu sur ce point, madame la ministre –, et il faut être à cet égard à l'écoute des biologistes.
Sur l'article 6, je suis en désaccord total avec M. Touraine et je m'aperçois que les lobbyistes ont bien fait leur travail : la Haute Assemblée, dans un élan de sagesse, avait jugé qu'il ne fallait pas revenir sur sa suppression, mais ils ont exercé une telle pression sur les députés, sur les membres du Gouvernement, que cet article est revenu dans la proposition de loi. Il ne s'agit pas pour moi d'opposer les uns aux autres, je vous ai même fait une ouverture, madame la ministre, en disant que le décloisonnement devait être fait dans les deux sens, mais vous ne m'avez jamais répondu. Pas un mot, pas une proposition de votre part.
Enfin, s'agissant de nos amis ultramarins, ils ont bien compris que je ne considère pas qu'il y ait deux France. Je considère qu'il n'y a qu'une seule France, et les habitants de tous les territoires doivent pouvoir avoir accès aux soins dans les meilleures conditions et dans le cadre d'une accréditation. Alors que l'on essaye de revaloriser l'image de la France dans le monde, cette exception française s'agissant de l'accréditation, notamment dans la biologie, sera un élément important à prendre en compte.
Un tout dernier mot, en liaison avec l'article 6, sur la désertification médicale. Chacun sait qu'il n'y a plus qu'un médecin sur dix qui s'installe en libéral. Je ne suis pas persuadé qu'avec ce qu'on a voté ce soir, on incite plus encore les jeunes biologistes à embrasser cette carrière médicale pourtant belle et passionnante dont a pu voir que, depuis les années 60 et la loi de 1975, elle a connu une véritable révolution qui doit nous rendre fiers de notre biologie.