Intervention de Gérard Berry

Réunion du 21 février 2013 à 14h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Gérard Berry, professeur au Collège de France, membre de l'Académie des sciences et de l'Académie des technologies :

Il est très difficile de vous répondre. Sur du hardware, sur un circuit, il y a des probabilités de panne qui sont chiffrées, raisonnables et mesurées. Sur un logiciel, la question n'a pas vraiment de sens. En effet, on peut ne jamais voir le bug qui existe. En général, il ne se produira pas, sauf si des hackers la cherchent. Car avec des bons hackers, la probabilité devient 1.

Ainsi, une faculté américaine a montré qu'on pouvait prendre le pouvoir sur 50 % des pacemakers livrés aux États-Unis : on peut les arrêter, envoyer 800 volts, faire absolument ce que l'on veut. Ce bug ne se produira jamais sur un humain normal, mais on peut le fabriquer exprès.

Il n'est donc pas ridicule de viser le « zéro défaut ». Cela demande de modifier le design. Il n'y a pas que la vérification, mais aussi la façon de concevoir les applications. Nous avons ainsi fabriqué des langages, dont la définition est mathématique et dont le mode d'emploi mélange formules mathématiques et commentaires en anglais.

Pour les bugs modernes, le danger réside donc essentiellement dans les hackers.

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