Troisième constat – et c'est peut-être le plus important : vous n'avez aucune vision globale de l'action décentralisée. D'un côté, vous modifiez le mode de scrutin à travers ce fameux binôme, objet politique non identifié ; d'un autre côté, vous entamez un acte III de la décentralisation avec, dans quelques semaines, la présentation d'un projet de loi d'une immense vacuité et d'une ambition nulle. Comme Gaston Defferre aurait honte s'il le lisait ! (Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP.)
Comment pouvez-vous, d'un côté, mener une réforme des modes de scrutin et, de l'autre, essayer de revoir la décentralisation sans aucune vision globale ? La précédente majorité, elle, en avait une lorsqu'elle a fait voter la loi du 16 décembre 2010. Celle-ci proposait d'établir une nouvelle architecture de l'action territoriale, de supprimer à terme des échelons, de réduire le nombre d'élus et d'abaisser le montant des dépenses de fonctionnement. C'était une réforme pleine de courage. Ce courage, vous ne l'avez pas : les Français s'en rendent compte puisqu'ils voient très bien que cette loi n'est que tripatouillages et négociations souterraines. Tout ça pour quoi ? Pour arriver à un système électoral unique au monde. Vous avez gagné le concours Lépine de l'improvisation politique, au détriment des territoires ruraux ! (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI.)