Intervention de Hervé Mariton

Séance en hémicycle du 10 juillet 2012 à 15h00
Règlement des comptes et rapport de gestion pour l'année 2011 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Mariton :

Je ne suis pas sûr que les mesures que vous avez prévues dans le collectif budgétaire et celles que vous préparez peut-être, qui entraîneront l'ouverture de l'AME et la disparition des rares éléments de régulation qu'elle comporte, soient vraiment de nature à en baisser le coût.

Vous vous apprêtez à assumer une explosion du coût de l'AME et faites le constat d'une augmentation de ses dépenses de fonctionnement, mais vous nous reprochez en même temps d'avoir introduit quelques éléments de régulation, probablement trop modestes !

Enfin, votre critique est vraiment remarquable, et vous parlez d'or, lorsque vous nous dites que, dans la réduction des déficits, l'augmentation des impôts occupe une place trop importante, tandis que la réduction de la dépense est insuffisante ! Je le pensais aussi, et je le disais déjà en toute liberté sous l'ancienne législature.

Vous affirmez que la répartition s'élève à 87 % pour l'augmentation des impôts contre 13 % pour la réduction des dépenses. Je n'ai pas vérifié votre chiffre, mais enfin, chers collègues, soyons conscients que dans le collectif budgétaire qui nous sera présenté ces jours-ci, cette répartition sera de 98 % contre 2 % ! Le collectif budgétaire contient plus de 7 milliards d'euros d'augmentations d'impôts, contre 90 millions de dépenses, non pas économisées mais reventilées.

Alors, je veux bien entendre la critique, et il est exact que l'équilibre entre impôts et économies sur la dépense dans le mandat précédent n'était pas parfait. Mais je constate simplement que ce que proposez déjà avec ce collectif budgétaire est infiniment pire, puisque vous affichez une répartition de l'ordre de 98 % contre 2 %. Manifestement le compte n'y est pas !

Je crois que nous avons au fil des cinq dernières années engagé une trajectoire vertueuse. La réalité est que, nous le disions alors et nous devons le répéter aujourd'hui, cette trajectoire doit être plus vertueuse demain. Malheureusement, ce n'est pas le chemin que vous prenez. La loi de règlement prouve que cette trajectoire avait démarré et qu'elle était, à certains égards, vertueuse. Ce n'est pas le chemin que prend aujourd'hui la majorité ! Aussi, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur général, chers collègues de la majorité, s'il est permis d'y croire, je vous le demande : reprenez-vous ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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