Je tiens à remercier le rapporteur M. Daniel Goldberg d'avoir permis d'aborder en profondeur la question des coûts de production en dépassant la problématique habituelle du poids des cotisations dans les salaires. La mission qui s'achève révèle un problème principal : la difficulté, en l'état actuel des choses, de formuler un diagnostic global sur la compétitivité de l'économie française et de ses entreprises, et plus encore, celle de proposer un remède miraculeux et immédiat à leurs difficultés. Gagner en compétitivité n'est plus ni moins que de déterminer la meilleure manière d'apporter de la valeur ajoutée, c'est-à-dire de travailler en particulier sur la compétitivité hors coût.
Au-delà des gains de productivité et des questions de compétitivité, on ne peut faire l'économie d'une réflexion et d'une action sur le pilotage stratégique des politiques industrielles, sur le renforcement des régions comme échelon décisif donc favorable à la cohérence d'une politique d'accompagnement des entreprises. De même, le travail de lisibilité des dispositifs de soutien à l'innovation et des processus de réglementation est une nécessité pour renforcer la réactivité des acteurs de notre économie.
Si l'on ajoute à cela le maintien d'un haut niveau de protection sociale, l'augmentation de la qualité de nos infrastructures, l'espace francophone encore si peu mis en valeur et la perspective d'un cadre européen harmonisant la fiscalité des entreprises, l'économie française peut être compétitive sans l'être au détriment des salariés.
Les propos tenus lors des nombreuses auditions me confortent dans l'opinion qu'il s'agit d'une condition fondamentale du développement de notre modèle économique et social. Il n'y a pas d'incompatibilité entre sécurisation des entreprises d'une part et des salariés de l'autre, comme le montre le récent Accord national interprofessionnel (ANI). Les orientations proposées vont en ce sens, à charge à nous et aux partenaires sociaux de les porter.