Je dois dire que si aux yeux de certains membres de la mission le seul moyen d'améliorer la compétitivité de nos entreprises consiste à baisser les coûts, nous ne serons pas à la hauteur du défi qui est devant nous. C'est parce que les enjeux sont complexes que j'ai voulu faire un état des lieux le plus complet possible, une sorte de socle commun qui puisse nous rassembler. Je n'ai d'ailleurs pas mentionné le CICE car selon moi ce rapport ne doit pas être un catalogue des mesures prises par le Gouvernement pour améliorer la situation de notre économie. Je ne conteste pas par ailleurs le fait que les cotisations sociales représentent un poids important pour les entreprises. Ce sujet est abordé dans une des orientations proposées dans le rapport et il s'agit selon moi d'un sujet majeur.
Cela étant, il me semble que les questions de formation, initiale et professionnelle, sont essentielles. Il faut former des salariés par l'apprentissage et pas seulement les salariés les moins qualifiés. Là encore nous pouvons prendre exemple avec ce qui se passe en Allemagne où l'accès aux fonctions les plus élevées dans l'entreprise peut se faire via l'apprentissage. En ce qui concerne la formation professionnelle, il est clair que les milliards d'euros qui lui sont consacrés ne le sont pas de manière efficace, c'est pourquoi je plaide pour la construction d'un cadre de certification des actions de formation afin d'atteindre les publics les moins mobiles professionnellement. J'indique à cette occasion que je préfère parler de « mobilité protégée » plutôt que de « flexi-sécurité ».
En ce qui concerne les différentes industries, pour moi les industries d'avenir ne se résument pas aux industries du futur. Il est tout à fait possible de construire des filières industrielles d'avenir à partir des industries présentes, à condition toutefois de se tourner vers l'innovation, la qualité et l'internationalisation. Il me semble par exemple que l'industrie automobile peut constituer une industrie d'avenir, à condition de ne pas louper son internationalisation comme cela a été le cas pour PSA.
Je suis tout à fait d'accord avec l'idée de plusieurs intervenants de faire agir différents leviers et d'établir un ordre de priorité entre les propositions qui ne peuvent toutes, à l'évidence, être mises en oeuvre dans le court terme. Je crois qu'avec les sujets de la réforme de la commande publique ou les délais de paiement nous sommes bien dans la problématique des coûts de production. Il en va de même pour les mesures de nature à faciliter le rebond des PME et éviter qu'elles soient phagocytées par leurs donneurs d'ordre.
Je pense également que la stabilité des règles est nécessaire et que l'évaluation est également fondamentale. La commission permanente pour l'innovation économique et la compétitivité constitue une structure qui pourra aider les parlementaires face à des choix ayant un impact économique. Je n'ai pas mentionné à cet égard le « test PME » qui existe d'ores et déjà.
Je peux évidemment comprendre que certains membres de la mission éprouvent une certaine déception mais j'ai tenté pour ma part de répondre aux préoccupations qui sont ressorties des auditions. Il n'est pas contestable que les délais d'examen du rapport n'ont pas permis à chacun de faire valoir ses propositions C'est pourquoi je vous propose de faire figurer dans le rapport les commentaires et autres propositions que vous souhaitez. Je conclus en vous indiquant que j'ai favorablement répondu du Syndicat des machines et technologies de production (SYMOP) qui souhaitait organiser à l'Assemblée nationale la remise de ses labels « Productivez ! ». Cette manifestation se tiendra le 10 avril prochain à 18h dans la salle Colbert, vous y êtes bien entendu conviés.