Ce sujet touche à la fois à la question de la proximité, comme cela vient d'être dit, et à des considérations plus économiques.
Le sujet de la proximité, on le comprend, on le devine, est essentiel. Dans les baromètres qui paraissent régulièrement sur la confiance des Français vis-à-vis des politiques, on voit la prime qui est donnée aux élus de proximité, à ceux qui sont proches de nos concitoyens – et on voit le délitement général de la confiance vis-à-vis des élus. Dans ce contexte, et à propos d'un tel scrutin, alors que nous sommes quasiment tous d'accord sur l'importance du fait européen, comment vouloir distendre encore davantage le lien entre les élus européens et nos territoires ? Certes, les circonscriptions ne concordent pas parfaitement avec nos régions, mais ce qu'il faudrait plutôt, c'est travailler à un meilleur maillage des circonscriptions européennes, au lieu de décider par facilité la recentralisation de la circonscription française !
J'en viens à l'aspect économique des choses. Il y a quelque temps, un bilan de la consommation des fonds régionaux européens a fait apparaître que la France n'utilisait pas tous les crédits qui lui étaient attribués, à l'inverse de pays mieux organisés au plan régional. Nous savons bien à quel point ces fonds servent, pour nos politiques nationales, de variable d'ajustement dans les dotations des régions. À l'heure où l'on veut réorganiser la gestion de ces fonds au niveau des territoires, l'élu européen peut trouver un rôle tout à fait intéressant.
Voilà pourquoi cette recentralisation de l'élection européenne me paraît aller à contresens de l'intérêt de nos territoires et de nos régions et empêcher que les fonds de développement économique servent au mieux leur évolution.