Intervention de Catherine Lemorton

Séance en hémicycle du 28 mars 2013 à 15h00
Recherche sur l'embryon et les cellules souches embryonnaires — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Lemorton, présidente de la commission des affaires sociales :

« Lorsqu'on parle de recherches sur l'embryon, on confond souvent les recherches qui pourraient être conduites à son propre bénéfice et les recherches sur les cellules embryonnaires à la finalité tout autre que la santé de l'embryon lui-même […]. C'est oublier totalement les recherches sur l'embryon pour l'embryon. Nous connaissons très mal les tout débuts de la vie, les mécanismes moléculaires et cellulaires qui conduisent à l'implantation et au développement de l'embryon. À peine 15 % des embryons implantés après une fécondation in vitro » – donc après un parcours douloureux pour les couples – « donneront naissance à un enfant, alors même qu'ils ont été choisis sur des critères morphologiques les désignant comme les plus aptes à bien se développer. Pourquoi dans 85 % des cas, leur développement cesse-t-il ? Bien que les connaissances soient lacunaires sur le sujet, la recherche reste interdite, » se désole le professeur Jouannet, « qu'elle soit fondamentale ou clinique. […] Pourquoi la recherche clinique serait-elle impossible sur l'embryon ? » L'auteur de ces propos, le professeur Jouannet, me semblait lors de l'audition un homme tout à fait raisonnable et sensé.

Mes chers collègues, cette proposition de loi, qui était attendue par nos chercheurs, à la fois dans le privé et dans le public, servira les couples qui connaissent des problèmes de stérilité et, plus largement, la recherche médicale dans son ensemble. Je ne vois donc pas ce qui vous empêcherait de la voter, monsieur Leonetti.

J'ajouterai une dernière remarque pour répondre au collègue qui a interpellé la rapporteure tout à l'heure : ce n'est pas parce que l'Assemblée nationale interrompt ses travaux pendant une semaine qu'aucune audition ne s'y organise. Nous avons un exemple précis : en mars 2010, M. Dominique Tian, rapporteur sur une proposition de loi sur l'expérimentation du dossier médical sur clé USB, avait procédé aux auditions au cours de la prétendue fermeture de l'Assemblée nationale.

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