Intervention de Pierre Moscovici

Séance en hémicycle du 2 avril 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Pouvoir d'achat

Pierre Moscovici, ministre de l'économie et des finances :

Monsieur le député Damien Abad, je ne reviendrai pas sur les jugements de valeur un peu faciles qui ont émaillé vos propos. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) C'est peut-être la loi du genre, du moins telle que vous la concevez.

Je souhaite surtout répondre sur le fond, concernant tout d'abord ces indicateurs qui seraient dans le rouge. Une fois de plus, je suis amené à vous renvoyer à votre propre amnésie, car nous ne pouvons pas en dix mois réparer ce que vous avez abîmé en dix ans ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)

Les déficits publics, c'est vous ! La dette publique, c'est vous ! L'augmentation du chômage, c'est vous ! La désindustrialisation du pays, c'est vous ! (« C'est vous ! » sur divers bancs du groupe UMP.) Le recul de la compétitivité, c'est vous ! (Exclamations sur les bancs des groupes UMP et UDI.)

Nous avons dû, en effet, mener une politique de redressement, parce que le pays est fortement dégradé. Vous devriez faire preuve d'un minimum d'objectivité, s'agissant par exemple des déficits, en reconnaissant que le déficit public en 2011 était de 5,3 %, et qu'il aurait été supérieur à 5,5 % si l'actuelle majorité n'avait pas entrepris un effort de redressement vigoureux des comptes publics, en dépit de la faible croissance que connaît la France ! (Exclamations sur les bancs des groupes UMP et UDI.)

Concernant le pouvoir d'achat, je vous dirai plusieurs choses. Tout d'abord, le pouvoir d'achat a reculé en 2012, c'est vrai. Cela avait d'ailleurs été anticipé, car il a finalement reculé un peu moins que prévu. Mais vous ne devriez pas parler de matraquage fiscal à propos du pouvoir d'achat, car sur les 20 milliards d'impôts supplémentaires votés en 2012, 13 milliards sont dus à la majorité précédente ! Nous avons voté les 7 milliards restants dans un esprit de justice, afin de compenser la dérive des déficits.

Le pouvoir d'achat, je l'affirme ici, est la priorité du Gouvernement, au même titre que l'emploi. C'est la raison pour laquelle notre politique fiscale encourage ceux qui consomment : les classes populaires et les classes moyennes. C'est la raison pour laquelle également nous avons augmenté le SMIC et l'allocation de rentrée scolaire, et agi sur les frais bancaires.

Je vous invite donc, monsieur le député, à un peu de pudeur, moins d'amnésie et plus de soutien au redressement du pays ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)

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