On voit bien que nos opinions publiques occidentales résistent, s'inquiètent et s'accrochent ; nous ne réformerons pas par la loi, ni vous, ni nous. Comme disait Voltaire, l'opinion est si bien la reine du monde que quand la raison veut la combattre, la raison est condamnée à mort.
C'est d'abord une affaire d'opinion et l'opinion, ce sont d'abord les partenaires sociaux : s'ils sont capables de se mettre d'accord sur un certain nombre de dispositions, il me semble qu'il faut leur donner la primauté, et, pourquoi pas, aller vers une transcription plus fidèle et plus intégrale de leur pensée.
La réforme que nous appelons tous de nos voeux, l'adaptation de nos systèmes, passera par des accords sur le terrain, dans les entreprises et dans les branches ; elle passera par des compromis, non pas gagnant-gagnant, mais gagnant tout court, comme disait l'une des personnalités que nous avons auditionnées, gagnant pour tout le monde, gagnant pour la France. Il faut faire confiance aux partenaires sociaux. La démocratie sociale, c'est aussi la démocratie.
Je propose, monsieur le ministre, que l'on revienne en commission et que l'on fasse valoir demain ce vieux principe cher à Saint Thomas d'Aquin…