Ces accords sont encadrés par la loi et ne dérogent pas à l'ordre public social, ni au code du travail, à une réserve près, relevée par Denys Robiliard et sur laquelle nous devrons revenir. Ces possibilités d'accords, de même que la modernisation et la simplification de l'activité partielle permettront d'offrir autant d'alternatives au licenciement : tel est bien le sujet qui nous préoccupe.
Il s'agit de sortir de la culture du licenciement pour, en cas de difficulté, favoriser d'abord la négociation dans l'entreprise. C'est pourquoi le projet de loi garantit, et ce n'est pas rien, qu'il ne peut plus y avoir de licenciement collectif sans accord majoritaire des syndicats de l'entreprise ou sans homologation par l'administration. Ce nouvel équilibre n'est pas un échange entre flexibilité, d'un côté, et sécurité, de l'autre, mais un équilibre où les salariés et l'entreprise gagnent en sécurité sans perdre en capacité d'adaptation et de mobilité. L'enjeu central est de mieux anticiper ensemble pour avoir le pouvoir de s'adapter plus tôt dans un cadre négocié. Cet enjeu s'inscrit en effet dans le cadre d'un « dialogue social à la française », pour reprendre l'expression du ministre, conformément à notre conviction qu'améliorer le dialogue social dans le pays et dans l'entreprise contribue aussi à l'efficacité et à la compétitivité économiques.
C'est pourquoi nous devons mener une transposition honnête et intelligente de l'accord, c'est-à-dire une transcription, non pas littérale – certains points méritent d'être précisés, améliorés, transcrits dans un langage juridique –, mais loyale et qui permette de poursuivre aussitôt les négociations nécessaires pour mettre en oeuvre les nouveaux droits que j'ai évoqués.
Mes chers collègues, le cap a été clairement fixé par le Président de la République : inverser la courbe du chômage d'ici à la fin d'année. La méthode du Gouvernement est claire : le renouveau du dialogue social. Les partenaires sociaux jouent le jeu de la négociation collective. C'est à nous maintenant, parlementaires, d'être à la hauteur des enjeux, d'écrire une nouvelle page de notre droit social en inscrivant dans la loi, en les améliorant ou en les précisant au besoin, des droits nouveaux, individuels et collectifs, constitutifs de la sécurisation des parcours professionnels. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)