Ceux qui nourrissent la poule aux oeufs d'or, ce sont bien ceux qui prennent des risques avec leur argent, qui hypothèquent leur maison pour gérer tout le système privé qui crée toute l'activité génératrice de richesses. Ce sont tous ceux qui entreprennent à leur compte, qu'ils n'aient aucun salarié ou qu'ils en aient plusieurs milliers, qu'ils soient artisans, commerçants, chefs d'entreprises, agriculteurs, professions libérales.
Sans prise de risques, pas de travail ; sans travail, pas d'emploi : il n'y a pas d'autre option dans le privé. C'est le chef d'entreprise devenu député qui vous le dit. On embauche quand on ne peut plus exercer tout seul l'activité qu'on a créée. Mais, parallèlement à cette activité qui crée la richesse, il faut structurer et organiser la société qui en consomme une partie. Ce sont tous nos services publics et parapublics utiles au bon fonctionnement de notre administration, de notre santé, de notre instruction, de nos solidarités et de notre cadre de vie. Ils fonctionnent, à condition que ce système public ne consomme pas plus que ce que produit le système privé.
Malheureusement, on n'a pas respecté ce bon principe dans nos ministères depuis quarante ans. On a embauché sans compter dans un système public qui s'est mis à organiser, à administrer, à réglementer, à s'autocontrôler, à s'autosatisfaire et, à la longue, à se couper des réalités.
En complexifiant ainsi le système, on a compressé la poule jusqu'à l'étouffer dans certaines filières qui ont complètement disparu. Dans les autres filières qui tiennent encore, la poule résiste, respire encore un peu, mais elle pond moins bien.