Intervention de Laurent Grandguillaume

Séance en hémicycle du 10 juillet 2012 à 15h00
Règlement des comptes et rapport de gestion pour l'année 2011 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Grandguillaume :

La France doit verser plus de 50 milliards d'euros à ses créanciers pour honorer les seuls intérêts de sa dette ! C'est le résultat de dérapages incontrôlés en matière fiscale.

Vous avez pris le tournant de l'austérité pour nous mener droit dans le mur de la dette. Vous avez choisi d'augmenter les niches et les exonérations fiscales, qui représentent 70 milliards d'euros et bénéficient aux plus fortunés. C'est le résultat de la politique irresponsable d'aggravation des déficits pendant cinq ans. Vous avez amputé les recettes de 22 milliards d'euros en 2011. Le taux de couverture des dépenses par les recettes est de 69 %, contre 85,9 % en 2007. L'effondrement absolu des recettes budgétaires, notamment des recettes fiscales, ne peut être attribué à la seule crise économique. Il est donc plus que légitime de préserver nos recettes, tout en maîtrisant nos dépenses, et de procéder à une réforme fiscale juste.

En effet, nous voulons le retour de la justice face aux privilèges fiscaux, de la raison face au hasard budgétaire, de la prudence et du sérieux budgétaires face à la gesticulation. Il faut sortir de cette ère de la glaciation.

Le résultat de cette politique d'austérité, c'est un million de chômeurs en plus, plus de 700 000 emplois industriels supprimés, un commerce extérieur déficitaire de 75 milliards d'euros, un taux de croissance en berne, une baisse du pouvoir d'achat et la casse du service public. Et pour 2012, vous avez gonflé les prévisions de croissance, programmé des recettes fictives et prévu des dépenses non financées.

Comme le disait si bien Pierre Mendès France (Exclamations sur les bancs du groupe RRDP), ici dans cette assemblée, « il n'y a pas de remise en ordre valable sans remise au travail, pas d'équilibre concevable sans expansion ». Eh bien, il nous appartient désormais de rétablir l'équilibre des comptes publics.

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