Je rappellerai la diversité des financeurs : l'État dont il faut obtenir l'agrément, les régions (subventions dont on peut difficilement se passer quand elles représentent, par exemple, 8 % du montage en Île-de-France), les différents collecteurs et les établissements publics de coopération intercommunale. Chacun de ces intervenants a son rythme, son fonctionnement interne et sa commission d'élus. Il existe donc tout un processus, assez long, pour porter les projets auprès de chaque autorité.
Des discussions ont déjà eu lieu, en amont, sur les volumes globaux de production envisagés dans l'année : des conventions d'objectifs ont été passées, par exemple, en octobre dernier avec les départements, mais l'on en attend toujours les subventions. Ce tuilage des montages financiers est très pénalisant et l'on perd facilement une année même si, en attendant, nous engageons nos opérations avec des conditions suspensives multiples.
Au regard des exigences imposées et des contraintes bureaucratiques, il est nécessaire de faire davantage confiance aux bailleurs sociaux, qui sont de vrais professionnels, contrôlés et audités, quand ils s'engagent sur des niveaux de construction, d'équipements et de performances conformes à la réglementation, afin qu'ils puissent avancer selon un cycle normal de production. Il faut aussi parvenir à une simplification, des processus comme des normes et des réglementations. Or, aujourd'hui, les rares simplifications concédées, comme celle relative aux permis de construire, ne sont pas appliquées parce que les élus locaux veulent encore tout vérifier – contrairement à l'esprit de la loi.
Revenant enfin sur le sujet des résidences, j'observerai que l'essentiel est de loger des personnes, quel que soit leur statut (junior, senior, actif, retraité, familial…). Mais on ne sait plus quelle étiquette mettre sur un projet territorial, alors que les subventions et les normes varient selon les cas. Ainsi, est-il actuellement plus simple de répondre aux besoins du vieillissement (des locataires ou de nouveaux demandeurs) par une production de logements familiaux classiques et de les flécher, le cas échéant, vers les publics qui en auraient besoin car il est difficile de les orienter vers d'autres résidences qui supposent d'autres projets, d'autres subventions… Certains départements se sont essayés à adopter des chartes pour traiter spécifiquement ces besoins mais ce sont encore des processus très lourds.