Intervention de Michèle Bonneton

Réunion du 2 avril 2013 à 17h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Bonneton :

La crise de confiance à l'égard de l'alimentation nous conduit à nous interroger sur notre modèle agroalimentaire et sur la relation entre fournisseurs et consommateurs. Il paraît ainsi important de favoriser la production nationale et européenne, ainsi que les circuits courts et la proximité. À ce sujet, l'administration exige actuellement des éleveurs transformateurs des compétences qui ne sont pas en adéquation avec les réalités. On demande par exemple à un producteur de poulets d'être titulaire d'un diplôme de boucher pour tuer et cuisiner ses bêtes.

Quelles mesures comptez-vous prendre pour favoriser les circuits courts, rapprocher les producteurs des consommateurs et améliorer leur compréhension mutuelle ? Comment protéger les petits producteurs confrontés aux grandes centrales d'achat ?

Comment peut-on envisager d'augmenter le nombre de contrôles et d'améliorer la qualité de l'alimentation compte tenu du manque de moyens dont souffre la DGCCRF, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes ? Allez-vous augmenter ces moyens ?

Par ailleurs, pensez-vous améliorer l'information sur les principaux ingrédients composant les plats préparés, et pas seulement sur la viande ? De nombreuses études menées par des nutritionnistes montrent que les taux d'huile de palme, de sel, de sucres et de graisses sont trop élevés dans les aliments industriels, avec les conséquences néfastes qui en résultent pour la santé des consommateurs. Il en est de même pour les agents de saveur. Quelles sont précisément vos intentions en ce domaine ?

La santé des animaux d'élevage pose également un problème. Selon un rapport de 2006 de l'Office parlementaire d'évaluation des politiques de santé, la France détient ainsi le record européen en matière d'antibiotiques résistants, ce qui pourrait être dû à l'alimentation. Le Gouvernement entend-il réduire l'administration de médicaments aux animaux, et si oui, par quels moyens ?

Cette façon de traiter les animaux est généralement liée aux conditions de vie dans certains élevages. Est-il prévu des mesures d'accompagnement afin d'aider les éleveurs à sortir d'un modèle de production intensif, souvent polluant et néfaste pour la santé humaine ?

Est-il possible, par ailleurs, de faire entendre raison à la Commission européenne en ce qui concerne l'usage de farines animales dans les élevages ?

Enfin, en dépit de ses excédents commerciaux, la France reste dépendante de l'importation de produits agricoles bruts et même transformés. Que faire pour lui assurer une souveraineté alimentaire ?

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