Intervention de Guillaume Garot

Réunion du 2 avril 2013 à 17h15
Commission des affaires économiques

Guillaume Garot, ministre délégué auprès du ministre de l'Agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, chargé de l'agroalimentaire :

S'agissant des ingrédients alimentaires, je souhaite vraiment obtenir des résultats en 2013, et même franchir une première étape avant l'été. Pour restaurer la confiance des Français, il faut améliorer la composition des produits transformés, ce qui passe par la signature de chartes et d'engagements collectifs. Toute la filière doit se mobiliser et tirer les leçons de la crise que nous vivons. En matière de qualité alimentaire, mon approche sera à la fois pragmatique et très exigeante.

Il en est de même s'agissant de l'information du consommateur, notamment sur les aspects nutritionnels. Mais la logique de l'équilibre alimentaire dépasse la question de l'utilisation de tel ou tel produit, qu'il s'agisse de sel, de sucre ou de graisse. Elle relève de l'hygiène de vie. D'une certaine façon, c'est l'ensemble du modèle alimentaire français qu'il nous faut refonder, même s'il est très puissant et contribue à porter à l'étranger une image de la France et de sa gastronomie fondée sur la qualité et la sécurité sanitaire. Dans un pays comme la Chine, ce dernier aspect prend un relief particulier, et les Chinois sont très attentifs à nos atouts dans ce domaine. Il est rassurant, pour eux, de savoir que les produits importés de France sont sûrs et sains. C'est donc en partant de ce qu'il a de meilleur que nous devons refonder le modèle alimentaire français, mais aussi en veillant à l'améliorer sans cesse, qu'il s'agisse de la composition des produits, de l'information ou de l'équilibre nutritionnel.

Je répète, madame Fabre, que redonner des moyens d'action aux services de répression des fraudes et aux services vétérinaires est une priorité pour le Gouvernement. Il faut assurer ce contrôle dans les meilleures conditions possible : nous le devons aux citoyens, d'autant que le contrôle fait partie des points forts du modèle alimentaire que j'évoquais à l'instant. Vous aurez donc à débattre, dans le cadre du projet de loi de finances, sur les moyens financiers que vous souhaitez affecter à ces missions.

Le suremballage, monsieur Tardy, est en effet lié à la question du gaspillage alimentaire. Dans les deux cas, nous sommes incités à promouvoir un autre modèle de société. Je travaille en étroite association avec Delphine Batho pour que les mesures que nous présenterons au mois de juin tiennent compte de ces deux préoccupations.

Aujourd'hui, une famille de quatre personnes gaspille en moyenne 20 à 30 kilogrammes d'aliments par an, ce qui correspond à une dépense de 400 euros et représente donc une réduction non négligeable du pouvoir d'achat. Cela vaut donc le coup de se mobiliser contre ce phénomène, de même que contre le suremballage. Le défi vert implique aussi, d'ailleurs, de proposer des emballages recyclables. Sur ce point également, nous proposerons des réponses dans le cadre du pacte national contre le gaspillage alimentaire.

Pour redonner de l'avenir aux filières d'élevage avicole et porcin, nous devons nous assurer que les bêtes françaises puissent être abattues en France plutôt que d'être expédiées dans des abattoirs étrangers avant de revenir dans nos entreprises de transformation. Mais il appartient aussi aux acteurs eux-mêmes de prendre leurs responsabilités, chacun devant annoncer en quoi il participe à l'équilibre de la filière et à la construction de son avenir. Pour apporter des remèdes durables, il est très important de parvenir à un accord non seulement sur le diagnostic, mais aussi sur la stratégie à suivre.

S'agissant de la filière lait, la question de la contractualisation est sur la table, mais je souhaite la lier à la préparation de l'après-quotas et à la mise en oeuvre de la nouvelle PAC, dont les aides seront plus justes et mieux orientées vers les régions d'élevage.

Il est vrai que l'agroalimentaire n'est rien sans la production agricole ; les deux sont intimement liés. J'ai donc la volonté de conduire, avec vous, une politique permettant à la fois de consolider les emplois existants, d'en créer de nouveaux, et de faire de l'agroalimentaire une filière d'avenir au service de l'économie du pays. J'y crois profondément, car nous disposons d'un formidable potentiel pour assouvir cette ambition. Nous sommes en train de finaliser les outils nécessaires avec les acteurs locaux, que nous avons mobilisés lors de rencontres régionales. Ces outils devront être concrets et immédiatement opérationnels.

Lors de mes déplacements sur le terrain, j'ai pu ressentir beaucoup de volonté, d'énergie et d'attentes dans les entreprises comme chez les salariés ou les élus locaux. Si nous savons expliquer simplement et clairement le sens de la politique que nous élaborons, nous parviendrons à de beaux résultats économiques, sociaux et environnementaux.

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