La budgétisation de l'aide fiscale au logement social n'est pas compatible avec notre proposition de garder la défiscalisation dans le secteur du logement, piste que ma nature prudente inclinerait à suivre. Dans mon département de La Réunion, l'aide directe apportée par l'État à la construction de logements sociaux passe pour un tiers par la LBU et pour deux tiers par l'effort de défiscalisation. Dans le contexte budgétaire actuel, est-il possible d'imaginer la multiplication de la LBU par trois d'un coup ? La substitution d'un mécanisme à un autre n'est envisageable qu'à condition de maintenir le niveau de construction, donc d'investissement, dans le logement social, tant il est vrai que nous sommes encore bien loin de satisfaire à toutes les demandes.
Cela est d'autant plus important que c'est dans ce secteur, disiez-vous, que la défiscalisation est la plus morale puisque le taux de rétrocession y est le plus important, de l'ordre de 80 à 90 %. Ce mécanisme fonctionne, il est attractif et exempt des reproches habituellement attachés à la défiscalisation. La prudence commande de le conserver en l'état, de peur de perdre une ressource très importante qu'on aura du mal à retrouver sur le plan strictement budgétaire.