Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 27 mars 2013 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

C'est un grand plaisir pour nous de vous accueillir, monsieur le ministre.

Le 28 novembre dernier, nous avons reçu une délégation de la commission des affaires étrangères de la Chambre des communes pour un échange de vues sur la place du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne ; depuis lors, nous avons pris connaissance avec beaucoup d'attention du discours de M. David Cameron. Nous avons bien sûr des contacts réguliers avec les ministres chargés des affaires européennes et des affaires étrangères des pays membres de l'Union européenne ; en décembre dernier, nous avons ainsi reçu conjointement les ministres délégués français et allemand chargés des affaires européennes, venus traiter des conclusions du dernier Conseil européen. Je crois très important de développer le dialogue avec nos partenaires européens sur les affaires européennes et les affaires du monde ; c'est pourquoi nous sommes très heureux de vous entendre aujourd'hui.

Les efforts diplomatiques du Royaume-Uni et de la France sont étroitement liés dans de nombreux dossiers. C'est notamment le cas pour ce qui concerne l'Iran, dans le cadre des négociations menées par les « E3+3 » – la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne d'une part, les États-Unis, la Russie et la Chine d'autre part. Le Royaume-Uni fait également partie, avec la France, des pays les plus engagés dans le dossier syrien, notamment en ce qui concerne l'aide humanitaire et le soutien à la coalition nationale. J'ai déjà eu l'occasion de le dire à M. l'ambassadeur Peter Ricketts mais je tiens à le redire devant vous, monsieur le ministre : nous avons été très touchés par le soutien que le Royaume-Uni a apporté à la France dans son intervention au Mali.

Pour cette audition, nous sommes convenus que vous traiteriez de deux des dossiers de votre compétence : la Syrie et l'avenir du processus de paix au Proche-Orient.

Sur la levée de l'embargo sur les armes destinées à l'opposition syrienne, nos deux gouvernements ont une position très voisine. La réunion informelle des ministres des affaires étrangères qui a eu lieu à Dublin les 22 et 23 mars a notamment porté sur cette question ; nous serons très intéressés par les précisions que vous nous donnerez sur l'évolution de la réflexion. Nous aimerions aussi connaître votre analyse du rapport des forces sur le terrain au moment où, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, les forces du régime auraient repris le quartier de Baba Amro à Homs cependant que les rebelles auraient progressé dans le Sud, vers la frontière jordanienne.

La situation au sein de l'opposition nous paraît assez confuse. La coalition nationale syrienne a beaucoup hésité avant de s'accorder sur le nom du premier ministre du gouvernement intérimaire. La nomination de M. Ghassan Hitto à cette fonction a été annoncée – et critiquée par plusieurs membres de la coalition – au moment où la Ligue arabe venait d'accorder le siège syrien à la coalition nationale. Nous avons alors appris la démission du président de la coalition nationale, M. Moaz Al-Khatib, qui a cependant siégé hier à la réunion de la Ligue arabe, occupant le siège de la coalition sans avoir retiré sa démission. Comment analysez-vous la situation actuelle au sein de la coalition nationale ?

Pour ce qui est du Proche-Orient, la récente visite en Israël du président Obama a incontestablement permis de réchauffer les relations entre les États-Unis et Israël, sans obérer les relations entre M. Obama et M. Mahmoud Abbas. Les États-Unis ont aussi joué un rôle utile pour renouer les liens entre Israël et la Turquie. Toutefois, pour le processus de paix proprement dit, il a principalement été question de renvoyer aux prochains contacts que prendrait M. John Kerry, qui aurait mentionné un plan en deux parties. Jusqu'où, selon vous, ira l'engagement américain, si réengagement il doit y avoir, au cours du second mandat de M. Obama ?

Enfin, quelle appréciation portez-vous sur la démarche préconisée par le Premier ministre palestinien, M. Salam Fayyad, qui, devant le blocage des négociations sur le « statut final », propose une approche « par le bas » s'appuyant sur des mesures concrètes pour essayer dans un premier temps de rétablir la confiance?

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