Intervention de Alistair Burt

Réunion du 27 mars 2013 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Alistair Burt :

Pour ce qui concerne Israël, nous en sommes encore à tenter de comprendre comment la nouvelle coalition gouvernementale surmontera ses contradictions internes. Le résultat des élections a effectivement surpris, à la fois parce que le premier ministre sortant n'a pas eu tout le soutien qu'il escomptait et en raison de la percée des centristes de M. Yaïr Lapid et du parti de M. Naftali Bennett. Mais il ne faut pas se méprendre : ces derniers sont favorables au plan de colonisation d'Uri Ariel. Toute la question est de savoir comment transformer le désir de paix qui, selon tous les sondages, parcourt la société israélienne, en mesures tangibles. Comme vous l'avez souligné, la campagne électorale a été largement axée sur les questions d'ordre social. Cependant, un fort désir de paix s'exprime en Israël. À chacun de mes voyages là-bas, je constate que la population n'en peut plus de voir sa jeunesse contrainte à un service militaire interminable sur la rive gauche du Jourdain. La situation n'affecte pas seulement les Palestiniens ; elle a aussi un impact durable sur la jeunesse israélienne, et les séquelles s'aggravent pour tous ces jeunes gens auxquels on enseigne, de part et d'autre, à ne pas se considérer comme des semblables mais comme des ennemis implacables.

Notre rôle est de contribuer à concrétiser ce désir de paix. Des défis majeurs s'annoncent, et toutes les parties devront trouver des compromis. Pour ce qui est du processus de paix, il est très peu probable que la coalition gouvernementale israélienne tienne ; le premier ministre devra tôt ou tard chercher de nouveaux alliés. À cet égard, j'interprète la nomination de Mme Tzipi Livni comme le signal donné par M. Netanyahou que son engagement est sérieux. Personne n'aurait été surpris qu'il ne fasse pas entrer Mme Livni au gouvernement, et il n'ignore pas l'impact de cette nomination. Certes, le négociateur précédent est toujours là, mais il n'empêche : le geste, politiquement significatif, montre que premier ministre d'Israël est conscient que les choses doivent changer. Il sera prudent, et avancera à petits pas.

Je considère le général Selim Idriss comme un bon interlocuteur, en qui nous avons confiance. Notre rôle est de contribuer à renforcer la légitimité d'une coalition de l'opposition désormais reconnue par une large majorité d'États en l'aidant à assurer un contrôle réel sur les zones dans lesquelles elle est établie et à dispenser des services à la population. C'est le sens des contacts que nous entretenons.

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