L'armée malienne est en cours de reconstitution, ce qui me paraît une bonne chose. Le général Dembélé et le ministre de la défense ont en effet jugé nécessaire de faire de nouvelles recrues pour remplacer les actuels régiments clientélistes. Cela prendra cependant un certain temps. C'est la MISMA qui prendra le relais de nos troupes : le général Abdulkadir, qui dirige la MISMA, a annoncé que celle-ci occuperait Tombouctou et Gao dans les jours qui viennent, ce qui allégera d'autant notre charge. Si les contingents de la MISMA ne sont pas équipés pour mener des opérations contre-terroristes, la mission est cependant en mesure d'assurer la sécurité du territoire. C'est en particulier le cas du régiment burkinabé qui devrait se rendre à Tombouctou, et des forces nigériennes qui, dans la région de Gao, se rendront à Ménaka. Au fur et à mesure que les forces de la MISMA gagneront en puissance, nous retirerons nos forces, mais pas nos forces les plus pointues, qui sont en contact direct avec l'adversaire et qui assurent la mission de libération du territoire. Notre retrait se fera en fonction de l'appréciation de la situation. Et lorsque le Président de la République annonce que le retrait de nos troupes débutera à la mi-avril, il adresse aussi un message politique aux responsables maliens et à la communauté internationale.
La MINUMA prendra le relais de la MISMA. Il s'agira d'une force des Nations unies de type classique, composée de casques bleus, qui assurera le relais avec l'armée malienne et dont l'effectif passera alors de 6 300 à plus de 10 000 soldats. Cette force sera essentiellement africaine mais pourra recevoir l'appoint de troupes extérieures, au niveau de son état-major et de ses fonctions de support. Il faudrait idéalement que la MINUMA soit bien installée et présente au moment des élections afin de garantir la sécurité et l'apaisement du pays.