Nous avons opté pour l'exact contraire. Vous nous critiquez, nous assumons.
Votre posture m'inquiète tout de même. Progressiste et démocrate, j'ai cru, un bref instant certes, que vous finiriez par voter ce scrutin binominal, si novateur, si juste aussi. Pourtant, parler de parité vous parait être un leitmotiv vain et inapproprié, inutile même, ai-je entendu, avec lequel on peut transiger. Il ne l'est pas, loin s'en faut. C'est une bataille, et nous allons avec cette loi, encore une fois sous l'impulsion de la gauche, la faire progresser.
Vous nous parlez d'exemplarité, de cohérence, mais quoi de plus exemplaire que d'introduire dans chaque collectivité, chaque exécutif, une part d'élues femmes égale à celle des hommes ? Qui peut, en 2013, s'opposer à de tels principes ? Qui peut nier que nous avons besoin d'une représentation politique plus juste ?
Vous avez alors cherché à caricaturer cette disposition, l'un des orateurs de l'UMP, qui n'est pas là ce soir, parlant de la part des ouvriers, de la part des handicapés, des salariés, des fonctionnaires et j'en passe, dans le collège des élus. Cela a pu l'amuser, et j'ai vu que cela n'amusait pas tout le groupe UMP, mais, pour nous, cela n'a rien de drôle !
Nous, nous nous battrons pour que la représentation des élus se rapproche le plus justement et le plus fidèlement du peuple français. C'est, pour un grand nombre d'entre nous, le sens, la genèse de notre engagement politique.
Oui, nous voulons la parité, mais ce n'est pas seulement ce que nous souhaitons : nous nous battrons aussi pour tendre partout vers une rénovation, un renouvellement de notre vie politique. C'est notre objectif et nous n'en dévierons pas.
Mes très chers collègues, c'est avec fierté que nous pourrons bientôt dire que nous avons changé, ensemble, le paysage électoral de notre pays, le visage de la France. Nous assumons ce changement, nous le défendons, et, rassurez-vous, nous le porterons dans les élections quand elles viendront. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)