Intervention de Jean-Philippe Nilor

Séance en hémicycle du 10 avril 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Desserte aérienne outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Philippe Nilor :

Monsieur le ministre délégué chargé des transports, de la mer et de la pêche, des transports, depuis plus de trente ans, tous les gouvernements de droite et de gauche nous baladent sur la thématique de la desserte aérienne en outre-mer.

Le 1er avril dernier, la compagnie Air Caraïbes a proposé des billets d'avion à 100 euros pour un aller-retour entre Paris et les Antilles-Guyane. Au bout de cette loterie de mauvais goût où des milliers d'hommes et de femmes ont été traités comme du bétail, on ne voit guère que désillusion et désespoir.

Cet épisode malheureux illustre bien l'acuité des problèmes, mais aussi la désinvolture avec laquelle certaines compagnies aériennes traitent cette question pourtant vitale pour notre économie et notre population. Personne n'a le droit de jouer avec l'espoir des gens, encore moins avec celui des peuples.

Malgré le passeport mobilité et la dotation de continuité territoriale, les dispositifs prévus sont largement insuffisants. Et pour nous, l'urgence, ce n'est pas le mariage pour tous, mais le voyage pour tous. (« Bravo ! » et applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.)

Après quelques mois d'exploitation, Air France annonce la fin prochaine de la desserte des Antilles au départ du hub de Roissy. Cette décision unilatérale nous replonge dans cette vieille relation exclusive et coloniale avec la France.

Par ailleurs, toutes les compagnies ont réduit de moitié leur franchise bagage au départ des outre-mer, limitant ainsi la possibilité d'acheter et de transporter nos productions locales.

Plus incompréhensible encore, le prix d'un billet d'avion Fort-de-France – Cayenne est parfois plus élevé que celui d'un billet Fort-de-France – Paris. Cette différence constitue donc un frein objectif à l'émergence de relations transversales. Le transport doit être non pas un facteur de blocage du développement, mais bien un vecteur d'ouverture. Et s'agissant de l'avion, nous n'accepterons plus d'être menés en bateau ! (Sourires et applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)

Monsieur le ministre, à quand de réelles obligations de service public instituant des tarifs réduits pour les étudiants et les personnes âgées, un prix plafond en haute saison et, comme pour la Corse, un billet territorial annuel pour tous nos ressortissants ?

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