Le monde rural fait actuellement l'objet de beaucoup d'attentions. Nous ne pouvons que nous en réjouir, compte tenu de son état de délabrement et des inégalités qui se creusent avec les zones urbaines. Les campagnes constituent, au mieux, le réceptacle des populations qui n'ont plus les moyens de vivre en ville.
Votre diagnostic est excellent et, confirmant le mauvais état général des territoires ruraux, justifie la sollicitude dont on les entoure. Mais ils n'ont pas besoin de déclarations d'amour : ils ont besoin de preuves d'amour ! Or je crains qu'après la DATAR, le CGET ne soit pour l'État un moyen d'imposer à nouveau sa tutelle sur un monde rural considéré comme incapable de gérer son avenir.
Si le projet de loi de décentralisation était adopté tel quel, il y aurait, à côté des métropoles dotées d'une énorme force de frappe et d'une solide logistique, un monde de minuscules communes et d'intercommunalités disparates et souvent étriquées, sans moyens ni capacités d'ingénierie. L'État arriverait alors, avec ses moyens territoriaux, ses opérateurs, pour poser des diagnostics, et finirait par le mettre sous perfusion, avec l'aide de ses sous-préfets.
Je refuse cette perspective colonisatrice ! La loi de décentralisation doit garantir au monde rural les moyens de son autonomie, les moyens d'être acteur de son avenir. Cela passe selon moi par la fusion des intercommunalités de projets au niveau des SCOT. Qu'en pensez-vous ? Nous sommes quelques-uns ici à penser ici que cela contribuerait à une véritable équité entre les territoires.