Cette année est celle du cinquantième anniversaire de la DATAR, mais aussi des Tontons flingueurs ! Et ce matin, il y a eu unanimité pour « flinguer » votre rapport, monsieur Wahl, avec Philippe Plisson dans le rôle de Raoul Volfoni…
Plus sérieusement, je dirai qu'en cinquante ans, le combat de l'aménagement du territoire a changé d'âme. S'il reste des projets d'infrastructures routières, ferroviaires ou aéroportuaires, la demande s'est déplacée, la faveur se portant désormais davantage vers les nouvelles techniques de l'information et de la communication ou vers les énergies renouvelables. Comment articuler toutes ces politiques ? La nécessité d'une simplification administrative se heurte à la réalité de la décentralisation. Ainsi, aujourd'hui, tout le monde fait tout : la région et le département s'occupent pareillement de développement économique et touristique. L'exercice auquel vous conviez relève donc du grand écart.
À la devise qui figure au fronton de nos mairies, on pourrait rajouter l'équité. Or l'équité, comme l'a dit Jean-Marc Ayrault, n'est pas l'égalité. Aujourd'hui, on a tendance à procéder de manière égalitaire. Mais si l'on continue ainsi, les pôles urbains recevront 80 % des subventions, et les zones rurales 20 %. Certes, ville et campagne sont complémentaires. Mais comme l'a fait remarquer un collègue, pour les urbains, cette complémentarité ressemble à celle de la chaussure et du paillasson !
Certaines dispositions, dans les projets de loi actuels, sont très dangereuses. Le président socialiste du conseil général de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet, a ainsi appelé mon attention sur les dispositions relatives aux métropoles. Par exemple, dans le Rhône, si l'on accède aux demandes de Lyon, le conseil général sera uniquement rural et n'aura aucune compétence urbaine. La même chose peut se produire à Rennes, à Nantes ou ailleurs.
La qualité de votre travail n'est pas en cause, monsieur Wahl, mais je constate que les intervenants de ce matin ont été unanimes : j'aimerais y voir l'indication que nous pourrions nous accorder sur des solutions moins centralisatrices et technocratiques.