Cette audition a bien montré l'intérêt que nous portons tous à l'aménagement et à l'égalité des territoires. Je vous ai écoutés avec beaucoup d'attention. Il me semble qu'en matière d'aménagement du territoire, nous devons faire preuve de prudence et de modestie, et éviter de nous donner mutuellement des leçons. En effet, la tâche qui nous attend sur ce terrain est aujourd'hui particulièrement difficile, en raison des contraintes financières. Cela étant, on peut s'interroger : avant de commander cette réflexion à M. Wahl, n'aurait-il pas fallu se demander quelle politique d'aménagement du territoire, quelle décentralisation on souhaitait ?
Sommes-nous capables de simplifier ? De faire une synthèse ? Nos points de vue sont souvent influencés par les responsabilités que nous avons, les uns et les autres, dans nos territoires. En tant qu'élu local, je livrerai trois réflexions, sans les soumettre au débat.
Premièrement, je pense que l'État doit consacrer les moyens dont il dispose à mettre en oeuvre, de la façon la plus équitable possible, au sein des territoires, les compétences qui sont les siennes – éducation nationale, sécurité, etc. Mais il doit aussi jouer son rôle en matière de solidarité et de péréquation. Or, en ces domaines, je pense que nous n'avons pas suffisamment progressé au cours des vingt dernières années. Aussi la question de M. Olivier Marleix me paraît-elle tout à fait pertinente.
Deuxièmement, l'aménagement du territoire sera avant tout le fait des collectivités territoriales, en particulier des régions. Il nous faut donc un acte III de la décentralisation qui soit un acte fort et bien pensé.
Troisièmement, les collectivités territoriales ne peuvent mettre en oeuvre une politique d'aménagement du territoire que si elles disposent d'une autonomie fiscale et financière – ce qui n'est plus le cas des régions. Il faut donc la leur assurer.
Et maintenant, monsieur l'inspecteur général, en notre nom à tous, je vous remercie pour le temps que vous nous avez consacré et pour la pertinence de vos analyses.