Intervention de Bruno Lasserre

Réunion du 10 avril 2013 à 10h00
Commission des affaires économiques

Bruno Lasserre, président de l'Autorité de la concurrence :

Je me réjouis que ce débat puisse avoir lieu – tant il est de notre devoir de rendre des comptes au Parlement pour lui permettre d'évaluer notre action.

J'ai pour ma part trois convictions fortes à l'égard de ce secteur. Tout d'abord, la concurrence est non pas une fin en soi – sorte de veau d'or devant lequel il faudrait se prosterner et qui résoudrait tous les problèmes –, mais un levier permettant d'atteindre de multiples objectifs. Dans une économie de marché, je ne connais pas de meilleur ressort pour inciter les entreprises à innover, à produire le meilleur d'elles-mêmes, à tirer la croissance et à prendre des risques. Ensuite, la régulation ne saurait constituer le seul instrument de politique publique : le Gouvernement et le Parlement ont de toute évidence un rôle à jouer pour construire une telle politique. Enfin, l'articulation entre le régulateur sectoriel et le gendarme de la concurrence est une nécessité. Jean Ludovic Silicani et moi-même partageons cette conviction tout en sachant que nos rôles sont différents : si le régulateur sectoriel est le paysagiste qui définit le design général du jardin, l'Autorité de la concurrence joue plutôt le rôle du jardinier chargé d'entretenir celui-ci, c'est-à-dire de vérifier que les arbres poussent harmonieusement, qu'aucun d'eux ne prend la place d'un autre et que la végétation y pousse selon les mérites propres à chaque espèce.

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