Lors de la réunion de notre Commission en première lecture, plusieurs d'entre nous avaient appelé à la prudence et à la vigilance : telle ou telle prise de position était susceptible d'avoir des conséquences sur le climat général, d'encourager la violence ou de réveiller l'homophobie.
Or, nous assistons, après plusieurs semaines de débat, à une recrudescence de propos et d'actes homophobes inqualifiables, qu'il convient de dénoncer : agressions, menaces à l'encontre d'élus et de personnes qui militent en faveur de l'égalité des droits, dégradations, notamment à l'occasion du « Printemps des associations » organisé par l'inter-LGBT. Nous venons de l'apprendre : vendredi soir, peu avant la réunion du conseil communautaire qu'il devait présider, le sénateur UMP Alain Milon a été violemment pris à partie par des opposants à l'ouverture du mariage aux couples de même sexe ; les gendarmes ont dû le protéger.
Certains portent à cet égard, par les positions qu'ils ont prises, une responsabilité. Que mes collègues de l'opposition se rassurent : je ne leur fais aucun procès ; je ne les ai entendus prononcer aucun propos homophobe à l'occasion des manifestations auxquelles ils ont participé.
Je les appelle néanmoins, à l'instar de M. Coronado, à ne pas ajouter au climat de violence en parlant de « putsch », de « coup d'État », de « hold-up » ou de « braquage démocratique ». De tels jugements sont, nous l'avons démontré, infondés. Je leur reproche également d'avoir fait le choix – ils en étaient libres – de participer à des manifestations aux côtés de ceux-là mêmes qui se rendent coupables des actes de violence et des menaces que j'ai dénoncés. (Exclamations des commissaires du groupe UMP.)