Monsieur le président, madame la garde des sceaux, ministre de la justice, monsieur le président de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République, monsieur le rapporteur, ce texte qui ouvre le droit au mariage et à l'adoption conjointe aux couples de personnes de même sexe arrive à un moment particulièrement trouble de notre vie politique.
Les priorités des Français sont aujourd'hui bien ailleurs. Et nos débats sont totalement déphasés avec les préoccupations de nos concitoyens. Ils souhaitent à plus de 80 %, selon les dernières études d'opinion, que nous abordions en priorité la question du chômage. La santé arrive au deuxième rang des priorités, suivie de la lutte contre la délinquance. Le mariage pour tous n'est une priorité que pour 5 % des personnes interrogées. C'est pourtant sur ce sujet que notre gouvernement a décidé de concentrer son énergie et d'axer sa politique de début de mandat.
Jamais dans l'histoire de la Ve République un gouvernement n'a connu une telle dégringolade dans l'opinion.