Entre la première lecture du texte et aujourd'hui, le climat politique s'est singulièrement dégradé. Les cotes de popularité de François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont baissé de cinq points en un mois pour tomber à 26 %, si j'en crois un sondage qui a été réalisé du 5 au 10 avril dernier.
Seulement 26 % des personnes interrogées se déclarent satisfaites de l'action du président François Hollande – dont 3 % sont très satisfaites et 23 % assez satisfaites – contre 71 % – une progression de quatre points – qui en sont mécontentes.
En 2010, le président de la commission des finances de l'Assemblée nationale recommandait tout simplement au chef de l'État de l'époque de remanier le Gouvernement ou de dissoudre l'Assemblée nationale à la suite des révélations de Mediapart sur une supposée affaire Bettencourt. Nous sommes aujourd'hui témoins d'une affaire d'une gravité sans pareille à la tête de l'État : celle du compte suisse du ministre du budget en exercice. sans contestation possible, nous sommes aujourd'hui, pour reprendre l'expression de M. Cahuzac lui-même, dans une crise du régime, une crise politique, une crise morale. Cette crise est sans précédent depuis plus de quatre décennies dans notre République.
Le président de la commission des finances a proposé en 2010 la dissolution de l'Assemblée nationale, ajoutant : « Il est déjà arrivé qu'un Président de la République sentant sa légitimité chanceler en appelle au peuple qui seul est souverain et dont le verdict seul est sans appel. »
Pour sortir de cette grave crise, le premier secrétaire du parti socialiste, Harlem Désir, a proposé l'idée d'un référendum afin de permettre des réformes.