Quand on condamne des jeunes à plusieurs centaines d'euros d'amende simplement parce qu'ils se promènent avec un T-shirt représentant un homme et une femme tenant par la main deux enfants, ce qui représenterait un trouble à l'ordre public, c'est bien considéré comme une violence.
Quand on met en garde à vue plus de soixante jeunes simplement parce qu'ils chantent la Marseillaise et qu'on en met vingt-cinq dans une cellule de quinze mètres carrés en disant qu'on a « reçu l'ordre » de les mettre dans cette salle, c'est bien considéré comme une violence.
Quand on change le calendrier de l'Assemblée nationale pour tout accélérer sans tenir compte des gens qui manifestent dans les rues, c'est bien considéré comme une violence.
Quand on balaye d'un revers de main une pétition de 750 000 signatures, c'est bien considéré comme une violence.
Dans un débat tel que celui-ci, la responsabilité du Gouvernement, du Premier ministre, du Président de la République, de la garde des Sceaux serait de ne pas se livrer à des provocations en permanence. Ce serait de tenir compte, d'écouter, d'entendre ce que dit le peuple de France qui manifeste de façon très pacifique.
Il faut l'écouter. Vous ne l'écoutez pas. Essayez au moins, par des gestes, par des mots, de donner l'impression d'entendre ce que dit la rue ! (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.)