Intervention de Mathias Lelièvre

Réunion du 16 avril 2013 à 17h15
Commission des affaires économiques

Mathias Lelièvre, conseiller technique au cabinet du ministre du redressement productif :

M. Faure a cité les douze comités stratégiques de filière. Un treizième portant sur les industries extractives et de première transformation sera créé prochainement.

Au sein de ces comités, l'État et ses opérateurs, les fédérations professionnelles, les grands industriels et les organisations syndicales se retrouvent autour d'une table, afin de faire converger les points de vue. Ils cherchent les enjeux de compétitivité à court, moyen et long terme, et les points d'accord possibles. Lorsque ceux-ci sont définis, ils choisissent ceux qui vont les réaliser et se revoient six mois plus tard pour vérifier que le but est atteint.

Ces actions peuvent être menées par l'État, qui joue sur le règlement ou le financement, ou par les industriels, qui élaborent une feuille de route technologique. Actuellement, cinq contrats de filière ont été validés, notre projet étant d'arriver à un contrat par filière au mois de juin. Ces contrats traitent généralement d'innovation et fixent un cap technologique, les acteurs se donnant dix ans pour lever un verrou technologique. À cette fin, des forces se fédèrent, les entreprises travaillant en lien avec les pôles de compétitivité. Dans l'automobile, où l'on veut lever avant dix ans le verrou du véhicule à deux litres au cent, Renault travaille sur le véhicule électrique et Peugeot se positionne sur l'hybride, avec le moteur thermique et les systèmes mécaniques pour économiser la consommation. Les acteurs convergent sur la nécessité de travailler sur l'hydrogène. La conduite assistée et la robotisation de la voiture représentent un autre chantier. Les comités de filière établissent ainsi une feuille de route technologique.

Nous réfléchissons aussi sur la solidarité de filière. Nous nous demandons comment faire pour que les donneurs d'ordre dévoilent à l'avance leur carnet de commandes. Les grandes entreprises aéronautiques ont ainsi donné aux autres acteurs de la filière une visibilité d'au moins six mois pour que les sous-traitants puissent ajuster leur mode de production.

Des fonds propres aux filières sont mis en place, grâce auxquels les grands acteurs cotisent pour aider les plus petits à résoudre des problèmes de financement ou de développement.

Nous mettons en place une logique d'export, comme cela a été dit.

La transition énergétique est également au coeur de nos débats, car elle pèse sur la compétitivité de nombre d'industries. Notre but est d'agir filière par filière. La chimie prend en main tous les acteurs, notamment les PME, pour manager cette question, puisque la non-optimisation des systèmes crée des pertes d'énergie. Des outils collectifs sont mis en place au service de la filière.

Formation et emploi sont toujours présents dans les discussions, qui débouchent sur des mesures concrètes. Puisque la filière chimie cherche des apprentis pour des usines dans des sites classés Seveso, nous mutualisons les besoins en créant des maisons d'apprentis. La démarche doit aboutir dans l'année.

Enfin, l'État doit simplifier et normaliser pour définir une avance technologique qui profitera aux acteurs. Les contrats de filières portent sur la mise en place de cinq à dix actions, qui dépendent de l'État, des collectivités, des fédérations professionnelles et des organisations syndicales. Le CNI espère aboutir dans les prochains mois, ce qui permettra de renouveler la démarche pour chaque filière.

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