Intervention de Joaquim Pueyo

Réunion du 16 avril 2013 à 17h45
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoaquim Pueyo :

La rapporteure a réalisé une très bonne synthèse d'un travail commencé il y a plusieurs mois, qui nous a conduits à effectuer de nombreux déplacements, à Varsovie, Berlin, Bruxelles, Londres, Dublin et Madrid. Je souhaiterais faire deux observations.

En premier lieu, nous avons souhaité être pragmatiques. Si l'OTAN protège l'Europe, il est néanmoins nécessaire de renforcer la défense européenne, car les États-Unis se tournent désormais davantage vers l'Asie du Sud Est que vers l'Europe et celle-ci devra pouvoir prendre un jour le relais. En second lieu, nous disposons avec le traité de Lisbonne de tous les outils pour faire évoluer l'Europe de la défense avec notamment les coopérations structurées permanentes. Lors d'une récente rencontre à Varsovie, le président Hollande et la chancelière Merkel ont souhaité relancer l'Europe de la défense. En effet, si nous disposons de bons accords bilatéraux ou trilatéraux (Weimar, Lancaster House), qui ont fait leur preuve notamment en Libye, il n'existe pas encore de véritable Europe de la défense.

Cette proposition de résolution se veut à la fois pragmatique et ambitieuse. S'agissant de la dernière proposition qu'elle comporte, mon collègue Yves Fromion et moi-même avons souhaité, après de longues discussions, qu'une part des crédits affectés à la défense de l'Europe ne soit pas pris en compte dans le calcul des déficits publics susceptibles de donner lieu, s'ils sont excessifs, à des sanctions européennes. On sait, bien sûr, que ce point est difficile et que les Allemands ne seront surement pas d'accord, mais il n'est pas normal que les États qui financent des opérations militaires liées à la défense de l'Europe en portent seuls la charge. Cette résolution s'inscrit également dans la perspective de la réunion du Conseil européen consacrée à la défense européenne, prévue en décembre 2013. Il nous faudra bien entendu encore de nombreuses années pour aboutir, et nous sommes à un moment crucial où beaucoup de pays, à l'exception de la France, de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne et de la Pologne, ont réduit leurs capacités militaires, ce qui est porteur de difficultés à l'avenir, sachant que nous ne sommes pas dans un monde de paix.

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