Intervention de Francis Hillmeyer

Séance en hémicycle du 22 avril 2013 à 17h00
Déclaration du gouvernement sur l'autorisation de la prolongation de l'intervention des forces françaises au mali débat et vote sur cette déclaration — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrancis Hillmeyer :

Depuis le 11 janvier 2013, la France est engagée au Mali dans l'opération Serval.

Dès l'annonce du lancement de cette opération Serval, les députés du groupe UDI et leur président, Jean-Louis Borloo, ont apporté leur soutien sans réserve au Président de la République et au Gouvernement, dans un cadre de responsabilité et d'union nationale, face à cette situation d'extrême urgence et de danger tant pour la population malienne que pour les six mille ressortissants français de Bamako.

Il était en effet absolument nécessaire d'intervenir, suite à l'appel pressant du gouvernement malien, pour faire face à une attaque terroriste d'envergure.

Il est aujourd'hui tout aussi nécessaire de maintenir des effectifs en nombre suffisant au Mali, afin de continuer à assurer la sécurité de ce pays et de ses habitants dans de bonnes conditions.

Nos quatre mille militaires déployés au Mali y mènent une action exemplaire. Nous saluons leur bataille, ils sont la fierté de la France.

Qu'il me soit d'ailleurs ici permis, à mon tour, pour le groupe UDI, de rendre hommage à nos cinq hommes morts au combat depuis le début de l'opération Serval : le chef de bataillon Damien Boiteux, l'adjudant Harold Vormezeele, le caporal-chef Cédric Charenton, le maréchal des logis Wilfried Pingaud ainsi que le caporal-chef Alexandre Van Dooren.

Cet engagement de nos troupes, c'est avant tout l'engagement de la France pour la défense de la démocratie, de la liberté et de la lutte contre le fondamentalisme.

Il est de notre devoir de continuer ce combat, et de nous assurer que la paix et la démocratie demeurent au Mali.

Cet objectif demande du temps et un retrait trop rapide de nos troupes reviendrait très probablement à laisser le pays sombrer à nouveau dans le terrorisme.

La France a prouvé sa valeur dans ce combat, elle doit le poursuivre jusqu'au bout.

À ce titre, je tiens à rappeler que la France, à nouveau membre du commandement intégré de l'OTAN, n'a reçu aucune aide sur le champ de bataille.

Les avancées rapides de l'opération Serval et les succès rencontrés depuis le début de la mission au Mali ont ainsi, une nouvelle fois, prouvé la puissance militaire de notre pays, la qualité de nos hommes et de notre matériel.

Ceci est une preuve supplémentaire, si besoin en était, de la nécessité de maintenir le budget de la défense à un niveau suffisant pour les années 2014 et suivantes. Ce budget, qui contribue déjà de manière très significative au nécessaire effort de redressement de notre pays, ne peut pas devenir la variable d'ajustement d'une politique budgétaire.

Alors que la France est fière de défendre les valeurs universelles de liberté, de démocratie, des droits de l'Homme, réduire de manière drastique le budget des armées, comme cela a pu être évoqué, emporterait des conséquences dramatiques.

Il en va de la sécurité de notre pays et de tous les Français, mais aussi de la grandeur, du rayonnement et de l'honneur de la France.

Afin que le travail et les sacrifices de nos militaires au Mali, depuis le début de l'opération Serval, n'aient pas été faits en vain, les députés du groupe UDI estiment que l'engagement de la France doit se prolonger le temps nécessaire.

Nous appelons également le Gouvernement à poursuivre les efforts diplomatiques pour mobiliser politiquement l'Europe, afin de concentrer tous nos efforts sur le développement du Mali et, au-delà, de l'Afrique toute entière.

Ces relations diplomatiques, dans le cas du Cameroun, ont permis, et nous le saluons, la libération des otages, M. Moulin-Fournier, son frère, son épouse et leurs quatre enfants, enlevés dans l'extrême nord de ce pays en février 2013 par des ravisseurs se réclamant de la secte islamique Boko Haram.

L'Afrique est notre plus grand danger comme notre plus grande chance.

Le danger est devant nos yeux lorsque nous nous engageons au Mali, pour mettre un terme à une menace terroriste.

Nous devons également être conscients de la chance exceptionnelle que représente l'Afrique, notre voisine : des espaces naturels préservés, un formidable potentiel en matière d'énergies renouvelables, une population jeune...

Nous avons la responsabilité de mettre en place un grand plan de solidarité économique, éducatif, énergétique et climatique pour l'Afrique.

Les députés du groupe UDI voteront donc en faveur de cette déclaration et espèrent que le Gouvernement engagera à présent une réelle politique pour l'Afrique. (Applaudissements sur les bancs du groupe UDI.)

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