Quatre mois après le début de l'intervention, l'opération Serval affiche un bilan positif.
D'abord parce que la France a mené en amont un intense travail diplomatique, en faisant adopter par les Nations unies les résolutions légitimant une opération au Mali, en préparant la constitution d'une force interafricaine d'intervention et sa formation par l'Union européenne, en sensibilisant l'administration américaine au risque régional. Ainsi, dans les heures qui ont suivi le déclenchement de l'opération, la France a obtenu le soutien de l'Union africaine, l'approbation diplomatique de nos partenaires européens, l'appui logistique des États-Unis, de la Grande-Bretagne et d'autres pays, comme l'Algérie qui ouvrait son espace aérien aux avions français.
Le bilan de l'opération est positif grâce à l'exceptionnelle qualité opérationnelle de nos forces armées qui, sachant réagir dans l'urgence, ont su, par une guerre de mouvement habile, sur un terrain hostile, frapper rapidement et avec précision.
Par conséquent, les objectifs du Président de la République sont pour l'essentiel atteints. En effet, l'agression terroriste a été stoppée, la sécurisation du pays mise en place et l'intégrité territoriale retrouvée.
Cependant, un retrait immédiat de la France serait fatal et rendrait vain tout le travail accompli au Mali. Même si elle n'a pas vocation à y demeurer indéfiniment, après avoir perdu plusieurs hommes au combat et sachant que l'opération Serval représente un coût important pour le budget de l'État, la France ne pourra se détacher de ce pays tant que les forces africaines, seules, ne pourront pleinement prendre la relève pour sécuriser le territoire et que les forces de maintien de la paix de l'ONU n'y seront pas installées dans des conditions optimales.
Dans cette optique, la décision du Président de la République de diminuer progressivement les effectifs de l'opération Serval de 4 000 à 3 000 hommes, avec un objectif de 2 000 hommes en juillet puis de 1 000 en fin d'année, est justifiée. Ce retrait progressif, déjà entrepris et réalisé de façon pragmatique en fonction de l'évolution de la situation, permet en effet de continuer à sécuriser le territoire et d'éviter toute résurgence de groupes terroristes armés. De même, la présence en nombre de nos militaires au sein de la mission européenne de formation de l'armée malienne permettra de former quatre bataillons de 650 hommes en quinze mois.
Le maintien permanent, sur le territoire, d'une force parallèle, force d'appui, comme vient de le souligner le ministre des affaires étrangères, en soutien de la future opération de l'ONU, et composée d'un millier d'hommes équipés, servira en priorité à lutter contre le terrorisme.
Par conséquent, les députés du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste voteront l'autorisation de la prolongation de l'intervention des forces françaises au Mali. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes RRDP et SRC.)