Ma question s'adresse M. ministre délégué chargé des transports, de la mer et de la pêche, et concerne le projet de refit de yachts sur le site des bassins à flot de Bordeaux.
Le marché de la grande plaisance, après avoir connu une croissance importante, a subi l'impact de la crise. Cependant, un nouveau marché est en développement, celui du refit. Cette activité de réparation, rénovation et contrôle des bateaux accompagne le marché des bateaux d'occasion, qui a augmenté l'an dernier de 8 %. Notons que 70 % de la flotte d'occasion des grandes unités de plus de soixante mètres appartiennent à des loueurs de bateaux qui sont tenus de faire des contrôles et des entretiens réguliers.
Cette activité pourrait parfaitement s'insérer dans le site des bassins à flot de Bordeaux. Cet ancien site industriel et portuaire de 150 hectares, dont vingt hectares de plan d'eau, est situé au nord de la ville. Il est le cadre d'un vaste projet urbain de construction de plus de 5 000 logements, mais de nombreux acteurs souhaiteraient qu'il s'accompagne de créations d'emplois.
En 2010, une étude menée pour le compte du Grand port maritime de Bordeaux a identifié des potentialités notables autour de la maintenance de yachts, compte tenu en particulier de trois formes de radoub, de cales disponibles : une à Bassens, sur la rive droite de la Garonne, et les deux autres sur le site des bassins à flot, sur la rive gauche, de dimensions assez remarquables puisqu'elles mesurent respectivement 120 mètres et 150 mètres.
Ces possibilités ont conduit le GPMB à lancer un appel à manifestation d'intérêt. Une entreprise méditerranéenne et un cluster local ont répondu à cet appel. L'activité pourrait générer un chiffre d'affaires de 20 millions d'euros et ferait intervenir entre 100 à 200 personnes en emplois directs.
Pour permette un début d'activités de refit de yachts sur le site des bassins à flot dès 2013, le GPMB a prévu une phase d'aménagement, mais la réhabilitation complète des deux formes est à l'étude et permettra d'installer une activité pérenne de refit.
Le cluster a évalué l'intérêt commercial de ce site, notamment sous l'angle de la concurrence que pourrait représenter l'espace méditerranéen. On peut davantage parler de complémentarité avec les chantiers de la Méditerranée.
Ce projet a retenu l'attention de la communauté urbaine de Bordeaux, du conseil général et de la région. De plus, le coeur de ville, proche et attractif, est favorable à la fidélisation des équipages et à l'accueil du personnel des chantiers.
Monsieur le ministre, dans la perspective du dynamisme des activités nautiques, de la création d'emplois en coeur de ville, dans un secteur industriel de clientèle mondiale et qui peut être porteur d'innovation, quels moyens pouvez-vous envisager pour accompagner ce projet du point de vue tant financier que des stratégies commerciales et industrielles à déployer sur ce site ?