La Haute-Savoie, dont le territoire est classé en zone de montagne à près de 90 %, n'est pas seulement un département touristique et industriel. C'est également un département agricole, dont l'agriculture est forte et renommée dans le monde entier. Cette agriculture est principalement tournée vers l'élevage. Outre le bétail destiné à la production de viande, deux tiers des surfaces agricoles sont utilisées par les exploitations spécialisées dans la production de lait. À côté des surfaces herbagères, qui représentent 74 % de la surface agricole utile, d'autres filières existent : l'arboriculture, l'apiculture, la viticulture, le maraîchage et la production de viande. Leur poids économique est important.
Afin de maintenir une agriculture dynamique, conquérante et compétitive, les agriculteurs de Haute-Savoie ont misé sur la diversification de leurs activités en se lançant, par exemple, dans la transformation des produits à la ferme. Ils se sont également attachés à la valorisation des produits : plus de 40 % des exploitations proposent au moins un produit sous signe de qualité. La conversion à l'agriculture biologique et la commercialisation en circuit court sont également privilégiées.
Mais diriger une exploitation agricole en zone de montagne n'est pas chose facile. Nos agriculteurs sont confrontés à un grand nombre de difficultés, liées au relief et au climat. À ces handicaps naturels s'ajoutent d'autres contraintes très fortes, comme les contraintes environnementales et la pression foncière. Les coûts de production sont donc naturellement plus élevés qu'ailleurs.
Dans ce contexte, la réforme de la politique agricole commune pour la période 2014 à 2020 et la répartition des aides européennes représentent un enjeu important pour la préservation d'une agriculture de montagne compétitive. La réalisation de cet objectif passe par une augmentation des aides directes et par la conduite de politiques cohérentes et concertées avec les acteurs des territoires de montagne : convergence des aides directes sur une durée de cinq ans ; augmentation du pourcentage des aides couplées ; augmentation de l'enveloppe et du plafond de l'indemnité compensatrice des handicaps naturels.
Cela passe encore par la mise en oeuvre, en France, de mesures fondées sur le sous-programme de massif prévu dans le cadre du second pilier de la politique agricole commune. Ce programme permettrait par exemple de soutenir les investissements dans les bâtiments d'élevage ou la mécanisation, et de renforcer des investissements dans les outils collectifs et la valorisation. C'est pourquoi, monsieur le ministre, je souhaiterais savoir quelles actions le Gouvernement entend mettre en oeuvre pour assurer le maintien de l'agriculture dans nos territoires de montagne.