Ce que la majorité d'hier a légué à la France, c'est un double passif, et d'abord un passif en matière de déficit et de dette. Jamais la France n'a connu une dérive aussi prononcée de ses finances publiques que sous le quinquennat précédent, madame la ministre Pecresse, et c'est en partie pour cela que notre pays a tant de difficultés à sortir de la crise aujourd'hui.
Si la France était entrée dans la crise en ayant assaini ses déficits et en ayant opéré les réformes qui s'imposaient, elle serait aujourd'hui en bien meilleure posture. C'est l'une de nos grandes différences avec l'Allemagne : celle-ci a fourni les efforts avant la crise et elle en récolte les fruits aujourd'hui.
Mais ce que nous a légué la majorité d'hier, c'est aussi un passif de crédibilité. Jamais, entre 2002 et 2010, les programmations pluriannuelles présentées par les gouvernements n'ont été respectées : aucune des programmations ne l'a été. Les prévisions de croissance ont toujours été surévaluées, égales ou supérieures à 2,5 %, et la différence entre la prévision de croissance et la réalisation de la croissance a été en moyenne de 0,9 %.