Intervention de Christian Eckert

Séance en hémicycle du 23 avril 2013 à 15h00
Déclaration du gouvernement en application de l'article 50-1 de la constitution sur le programme de stabilité de la france pour 2013-2017 débat et vote sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Eckert, rapporteur général de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

Je vais vous en donner la preuve et, ce faisant, je réponds à une deuxième interpellation.

Avec mes services, j'ai dessiné un scénario bas. Vous savez ce qu'il en est des prévisions de croissance : il faut généralement plusieurs mois après la fin d'une année budgétaire pour calculer le taux réel de croissance. Vous nous demandez de nous engager sur la croissance jusqu'en 2017… Un peu d'humilité !

Mais, pour anticiper vos objections sur les chiffres de la croissance, je vous rappelle que c'est la première fois, dans un programme de stabilité, que les chiffres inscrits sur les propositions du Gouvernement sont strictement conformes aux derniers chiffres en vigueur publiés par la Commission. Vous devriez vous en souvenir.

Par ailleurs, puisque vous avez des doutes, comme nous-mêmes et comme tout le monde, sur les prévisions de croissance, j'ai, par ce scénario bas, voulu répondre à l'objection traditionnelle de notre collègue Charles de Courson, qui n'a pas participé à notre débat aujourd'hui : si les objectifs ne sont pas tenus, nous encourrons une procédure pour déficit excessif. J'ai par ces deux scénarios, notamment celui qui retient une croissance inférieure à celle qui a été retenue par le Gouvernement, voulu montrer que même dans cette hypothèse, compte tenu de la structuration budgétaire et de nos prévisions, nous ne serions pas en situation de déficit excessif.

À qui parlons-nous, mes chers collègues, lorsque nous présentons un programme de stabilité ? Nous parlons aux Français, nous parlons à nous-mêmes, nous parlons à ceux qui trouvent, comme vous le dites souvent, que nous n'en faisons pas assez, ou à ceux qui nous disent que nous en faisons trop. Nous leur expliquons que nous construisons un programme de stabilité, qui est le juste équilibre entre les efforts que nous devons faire pour résorber les déficits que vous avez creusés et le nécessaire équilibre social à l'intérieur du pays, tant il est vrai que ces efforts budgétaires finissent par créer des conditions sociales difficiles.

Cela m'amène à répondre à une autre de vos objections sur la prétendue mélenchonisation de mon rapport : voilà pourquoi je mets en avant le retour de la place de l'État dans l'économie. Les effets des dérégulations, la liberté complète pour les marchés, le libéralisme à tous crins ont montré les effets qu'ils produisaient : ceux que nous constatons aujourd'hui et particulièrement l'aggravation des inégalités.

Oui, mes chers collègues, le retour de l'État, c'est une politique économique, une politique du maintien de l'emploi. Or ce que vous galvaudez est un programme national de réformes extrêmement important. Ce programme de stabilité est-il conforme à la loi de programmation des finances publiques que nous avons adoptée il y a quelques mois ? Eh bien non, mes chers collègues. Il n'est pas conforme à la loi de programmation des finances publiques. Pourquoi ? Parce que la croissance en Europe n'a pas été celle que nous avions escomptée. Et cela vaut pour tous les pays européens, pour l'Allemagne comme pour l'Espagne, pour le Portugal et la France.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion