Je dis bien l'essentiel.
J'ajoute que pour ce qui nous concerne, il y a une différence fondamentale. Il n'y a rien de caché : le projet de loi de finances pour 2013 comportait 20 milliards d'euros de recettes et 10 milliards d'euros d'économies sur les dépenses. Nous prévoyons un ciblage des recettes, qui permet de défendre le pouvoir d'achat. Et je tiens à rassurer M. Sansu sur ce point : nous n'avons pas oublié le pouvoir d'achat. Ce sont d'abord les plus grandes entreprises, celles qui ont la capacité contributive la plus forte et les ménages les plus aisés qui ont été visés par notre politique fiscale qui, encore une fois, n'a rien à voir, vraiment rien à voir, avec celle de Nicolas Sarkozy.
M. Giacobbi a évoqué Reinhart et Rogoff, éminents économistes qui ont défrayé la chronique il y a peu. Leur erreur a quelque chose à la fois de comique et de tragique : comique car on imagine assez bien dans quel état de dépit se trouvent probablement ces illustres professeurs et les thésards qui ont contribué à conforter leurs travaux ; tragique aussi parce que leurs études ont constitué une sorte de Bible pour toute une profession qui se voit soudainement obligée de remonter la pente après avoir fait l'objet d'un tel discrédit.
Il y a une chose que vous ne contesterez pas, vous qui avez une culture économique et qui êtes réaliste en ce domaine : il existe un lien entre dette et croissance, même si l'on n'a pu établir ni seuils ni causalités. Dans les pays qui n'ont pas de politique monétaire autonome, comme c'est le cas dans la zone euro, une hausse de la dette s'accompagne en général d'une hausse des taux d'intérêt. De ce point de vue, l'inversion de la courbe de la dette en 2015 et son ralentissement, sur lesquels nous tablons, sont de nature à préserver un élément auquel nous tenons : des taux d'intérêt bas.
Je veux rappeler à votre assemblée – bien dissipée sur les bancs de la droite –, que le taux d'intérêt français à dix ans a atteint aujourd'hui 1,75 %. C'est un niveau historique, mais c'est aussi le signe d'une crédibilité historique. Cela montre que le programme de stabilité et le programme national de réforme que nous vous proposons vont dans le bon sens, comme vous l'avez vous-même souligné, monsieur Giacobbi.
À Mme Sas, à M. Giacobbi sur un autre volet de son intervention, à M. Sansu, je veux répéter ici que ce que nous faisons, c'est exactement l'inverse d'une politique d'austérité. La politique d'austérité, c'est l'opposition qui nous la propose…