Intervention de François-Michel Lambert

Séance en hémicycle du 24 avril 2013 à 21h30
Infrastructures et services de transports — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois-Michel Lambert :

…car nous démarrons bien tard. Il est vrai, monsieur le ministre, que cela ne fait que onze mois que nous sommes aux affaires. Si nous l'avions été depuis onze ans, nous n'en serions pas là où nous en sommes aujourd'hui – je remercie mon ami Martial Saddier de me permettre de le dire !

Le transport guidé commence à être pris en considération. N'a-t-il pas encore été annoncé, pas plus tard que la semaine dernière, comme une alternative aux problèmes de déplacement à Marseille, ville la plus embouteillée de France et l'une des trois plus embouteillées d'Europe, en nombre non pas d'heures – Paris la dépasse sur ce seul critère –, mais de kilomètres parcourus ?

Nous avons également noté le renforcement du droit social dans le cabotage maritime. Certes certains ici considèrent que nous ne sommes pas allés assez loin. Nous estimons, pour notre part, que nous avons en la matière pris nos responsabilités sociales.

J'en viens à l'article 24 bis – proposé par mon collègue Gilles Savary et que j'ai pleinement soutenu – qui, si j'ai bonne mémoire, a été voté à l'unanimité. Avec cet article, qui traite du schéma directeur national logistique, nous prenons l'engagement de réconcilier transport de marchandises et aménagement du territoire. Cet objectif a été abandonné voilà quarante ans, et la déstructuration de notre territoire comme l'éparpillement des pôles générateurs de flux de marchandises a eu pour conséquence l'effondrement du fret ferroviaire et du transport fluvial, le transport routier de marchandises étant seul capable dans ces conditions d'apporter une réponse économiquement viable. Aussi, décider la mise en place d'un schéma national directeur logistique permettra de replanifier notre territoire afin de faire face aux futurs enjeux.

Je veux à cet égard parler de la commission « Mobilité 21 » qui se trouvait aujourd'hui à Marseille pour analyser le bien-fondé de la LGV PACA – Marseille, Toulon, Nice –, ligne côtière comprenant de nombreux de tunnels pour un coût de 15 ou 20 milliards d'euros. Le problème, c'est que cette infrastructure à 15 ou 20 milliards d'euros n'apporte qu'une réponse voyageurs. Comment peut-on accepter, quand il nous est difficile de mobiliser 500 millions d'euros ou 1 milliard d'euros pour des infrastructures d'importance, d'envisager une telle infrastructure à 20 milliards d'euros qui n'apportera pas de réponse en matière de transport ferroviaire de marchandises dans une région qui est pourtant de transit depuis le temps des romains ? On le voit là encore, l'absence de vision est préjudiciable à la structuration de notre territoire. Jamais la LGV PACA n'aurait pu être envisagée si une planification avait existé.

En conclusion, ce texte induit un changement structurel profond de notre pays dont on ne mesure pas encore les conséquences et que nombre d'entre nous ne connaîtront pas puisque son efficacité ne sera pas mesurée avant 2020. Je me réjouis toutefois que nous soyons aujourd'hui capables de structurer un avenir lointain. Le groupe Écologiste votera évidemment ce texte. (Applaudissements sur les bancs des groupes écologiste et SRC.)

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