Intervention de Jean-Louis Touraine

Réunion du 23 avril 2013 à 16h45
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine :

Les jeunes qui s'engagent dans des études de santé devront faire preuve de compétence et d'éthique dans tous les aspects de l'exercice de leur métier, ce qui suppose que l'on dispense à tous les étudiants une formation à la médecine générale, une formation par la recherche et un enseignement des mécanismes sociaux, de la prévention et de l'éthique.

Le sentiment particulier qui anime les étudiants des disciplines médicales est trop souvent gâché dès la fin de la première année, et nombreux sont ceux qui se trouvent désorientés quant à leur avenir professionnel. Nous devons mettre fin à ce gâchis. Les échecs doivent faire place à des évolutions positives vers différentes professions de santé. C'est bien l'objet de ce texte : récompenser et non pas réprimer la bonne volonté de tous les jeunes qui souhaitent exercer ces métiers, quel que soit leur résultat au concours de fin de première année.

Dans un rapport de 2008, M. Jean-François Bach avait déjà mis en évidence les lacunes de notre système et formulé une série de propositions. Grâce à l'expérimentation sur six ans, nous pourrons observer comment le dispositif de réorientations et de passerelles permettra à chacun de connaître une évolution professionnelle opportune.

Cinq universités ont déjà mis en place des mécanismes de réorientation obligatoire en fin de premier semestre. L'étude des résultats montre qu'il conviendrait de réaliser cette réorientation plus précocement et, dans la majorité des cas, de ne pas en faire une obligation mais un choix. Dans le dispositif tel que le rapporteur propose de l'amender, elle sera effectuée dès les premiers mois d'études et ne sera contrainte que dans 15 % des cas. Ainsi, les étudiants pourront se préparer à des sélections qui seront beaucoup moins des « couperets » qu'auparavant et qui répondront à leur choix.

Ce progrès attendu depuis de nombreuses années permettra de sortir de l'immense gâchis humain que vous avez décrit, monsieur le rapporteur. Il permettra aussi de mettre un terme à tous les moyens détournés qui se sont développés ces dernières années pour revenir exercer en France après être passé par une faculté étrangère : si l'étudiant n'est pas prêt à s'engager dans ces études juste après le baccalauréat, il aura la possibilité, comme dans d'autres pays, de les rejoindre via une licence dans une autre matière. Un peu plus âgé, il aura alors les compétences et la maturité nécessaires pour se former au métier qu'il appelle de ses voeux.

De plus, les nouvelles modalités renforceront le contact humain avec les patients, qui est souvent un motif de l'engagement dans les études médicales. Ainsi, les étudiants sauront très vite s'ils ont toute la vocation nécessaire, tant en théorie qu'en pratique, pour exercer ce noble métier.

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