Intervention de Jean-Pierre Door

Réunion du 23 avril 2013 à 16h45
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Door :

Le constat du gâchis que constitue l'échec en fin de première année a été dressé il y a plusieurs années mais les solutions sont difficiles à trouver. Bien souvent, les jeunes qui se trouvent dans cette situation ne savent plus où se diriger.

À la suite du rapport de M. Jean-François Bach, la loi Domergue de 2009, dont j'étais le rapporteur, a mis en place la PACES. Ce texte instituait également un « droit au remords » visant à faire changer de filière, au bout de six mois, les étudiants dont il est manifeste qu'ils courent à l'échec – mais les réorientations, comme l'a indiqué le rapporteur, ont été peu nombreuses. Il créait enfin des passerelles permettant à des étudiants issus d'autres filières d'entrer dans le cycle en deuxième ou troisième année.

Le texte proposé aujourd'hui va dans le même sens, en prévoyant une expérimentation de six ans. Cela étant, la formation médicale des étudiants de troisième et de quatrième année est déjà importante. Les étudiants qui rejoindront le cursus à ce niveau pourront-ils acquérir des compétences équivalentes, ou ne sera-t-il pas trop tard ?

Mais nous n'avons aucune opposition de principe. Tous les ans, 80 % de jeunes restent sur le « carreau ». Il faut donc tenter tout ce qui peut l'être.

Je pense également que les propositions de Jean-Yves Le Déaut sont intéressantes. Un jour ou l'autre, nous devrons nous interroger sur les programmes de première année, à tel point dominés par les mathématiques que seuls les élèves doués dans cette matière peuvent intégrer la filière. La médecine n'est pas seulement affaire de mathématiques !

Du reste, ne conviendrait-il pas d'établir, même si le terme fait bondir la gauche, des critères de sélection en amont de la première année ?

Enfin, comme l'a noté Jean-Louis Touraine, beaucoup d'étudiants en échec partent faire leurs études dans des pays d'Europe de l'Est, puis reviennent avec un diplôme européen qui leur donne le droit de s'installer en France. Or, comme l'a indiqué le Conseil de l'Ordre des médecins, la différence de compétence présente un réel danger.

Pour l'UMP, il faut donner sa chance à ce dispositif. Mais, j'y insiste, il faudra revoir les programmes des premières années.

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