Intervention de Gaby Charroux

Séance en hémicycle du 10 juillet 2012 à 15h00
Règlement des comptes et rapport de gestion pour l'année 2011

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGaby Charroux :

Mais pour le reste, force est malheureusement de constater que vos orientations budgétaires valident l'objectif d'une réduction du déficit public à 3 %, objectif difficilement tenable selon nous, sauf à appliquer une politique de rigueur qui nous conduirait inexorablement à la récession.

Il nous sera probablement expliqué que le respect de nos engagements et du pacte de stabilité monétaire sont indispensables pour assurer la cohésion d'une zone euro plongée dans la tourmente. Rappelons simplement que cela fait des années que l'on nous assure que le pacte de stabilité est la condition sine qua non du redressement économique. Avant la crise, on nous expliquait qu'il permettrait de créer des millions d'emplois. Il s'est avéré contribuer à brider les investissements et les salaires, à maintenir un chômage de masse, à accroître les inégalités au sein de la zone euro, tant entre pays qu'entre citoyens, ou encore à freiner la croissance du continent. Comme le soulignait l'une de vos collègues il y a quelques mois, ce pacte a en réalité ouvert une des périodes les plus néfastes de l'économie européenne. Ses grands bénéficiaires ont été les puissances dominantes et le capitalisme financier.

Devons-nous aujourd'hui persister dans des choix qui ont conduit les économies européennes dans le mur, alors que la crise financière en a montré les limites et les dangers ? Faut-il que les États et les peuples continuent à faire les frais de cette situation, au risque d'inscrire dans la durée des reculs sociaux inacceptables qui ne profiteront in fine qu'aux détenteurs du capital et autres investisseurs financiers ?

C'est tout l'enjeu du changement promis par l'actuel chef de l'État. Nos concitoyens attendent de nous que nous mettions en place des instruments propres à éviter que les marchés imposent leur loi, en d'autres termes que nous nous appliquions, pour reprendre l'heureuse expression d'André Chassaigne, à « desserrer l'étau de la contrainte extérieure » en refusant la tutelle des marchés et le règne d'une concurrence débridée, synonyme de délocalisations massives et de recul des droits sociaux.

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