…auquel le rapport Sicard semble ouvrir la porte en complément des soins palliatifs. Je crois qu'il faut être catégorique : nous devons bien sûr être attentifs à la souffrance, mais le suicide assisté, qui lève aussi un grave interdit, celui de tuer, est une démarche qui refuse de faire le choix de la solidarité.
Regardons autour de nous : les rares pays européens qui ont autorisé l'euthanasie sont aujourd'hui confrontés à des dérives préoccupantes – extension du champ des malades, développement de pratiques mercantiles – qui les incitent, du reste, à s'interroger, contrairement peut-être à ce qui a été dit tout à l'heure, sur l'opportunité parfois de faire marche arrière.
Je rappelle qu'en juillet 2009 le Comité des droits de l'homme de l'Organisation des Nations unies a condamné les pratiques d'euthanasie aux Pays-Bas. Les Suisses envisagent quant à eux de restreindre la tolérance accordée au suicide assisté depuis que 30 % des suicides concerneraient des dépressifs, selon une étude de l'Université de Zurich. La Belgique semble également s'interroger sur certains points, même si une proposition de loi socialiste aurait pour objet d'étendre le champ de l'euthanasie aux enfants et aux malades d'Alzheimer ; nous y reviendrons.
En conclusion, le sujet de la fin de vie ne peut évidemment pas se résumer à quelques invectives. Il doit nous unir, nous réunir. N'enfourchons pas un nouveau cheval de bataille susceptible de creuser les divisions sur cette question de société importante. Si le texte de la loi Leonetti doit être modifié, faisons confiance à son auteur principal, à son initiateur pour proposer quelques élargissements et éclaircissements. Débattons d'abord de ses propositions avant d'ouvrir d'autres portes. Gardons toujours à l'esprit qu'il faut avoir la main tremblante sur ces questions et que, décidément, pour citer Jean Bodin, « il n'est de richesse que d'hommes ». (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)