J'avais le sentiment que cette mission pouvait être l'occasion d'entamer une réflexion entre républicains, à même de nous sortir de trente années d'exploitation politicienne de l'insécurité. Si cela semble difficile, il est nécessaire de poursuivre cet effort et de mettre en oeuvre les préconisations du rapport qui nous est présenté aujourd'hui, car il indique certaines voies à approfondir. J'espère que ces propositions deviendront opérationnelles et fonderont une nouvelle approche de la mesure statistique des délinquances.
Au bout du compte, c'est l'exigence de sécurité de nos concitoyens qui importe, et nous devons y apporter une réponse. Il ne s'agit pas d'avoir une « culture du chiffre », mais bien une « culture du résultat ». Nous assistons depuis de trop longues années à une exploitation mortifère, pour la République, de la peur et du chiffre unique. Chacun comprend que ce chiffre est imparfait ; le ministre a d'ailleurs proposé la création de 14 agrégats, dont la mise au point se poursuit actuellement. Cela nous permettra de mesurer, de façon objective, l'activité des services et de les publier de façon régulière, même dans l'hypothèse où un service statistique ministériel ne serait pas créé.
Je souhaite mettre l'accent sur les propositions du rapport relatives à l'ONDRP, en rappelant tout d'abord que nos collègues Christophe Caresche et Robert Pandraud proposaient déjà, il y a plus de dix ans, l'indépendance de l'observatoire qu'ils entendaient créer. C'est également ce que nous proposons aujourd'hui. Les propositions très précises de la mission permettraient d'objectiver la mesure des délinquances et, souhaitons-le, conduira à un consensus politique autour de ces chiffres.