Il est rare que ma position contredise celle du groupe auquel j'appartiens mais, en conscience, je voterai ce texte. Cette proposition de loi ne va nullement à l'encontre de ma conviction social-démocrate.
Depuis des mois, je soutiens pleinement, comme vous, chers collègues de mon groupe, la difficile politique de redressement du pays que conduit le Gouvernement et qui est parfois mal comprise des électeurs. Cette politique est en effet rendue nécessaire par la situation catastrophique que nous avons héritée de nos prédécesseurs : 700 milliards de dette supplémentaire, qui nous interdisent une politique économique cohérente, et des plans sociaux qui se multiplient après avoir été « mis sous le tapis » pendant des mois.
Il n'est pas aisé pour les parlementaires que nous sommes d'assumer cette politique. Pourtant, chaque jour, à l'Assemblée nationale comme dans ma circonscription, je l'assume et je la défends.
Si je soutiens cette proposition de loi, ce n'est parce que je partage les orientations politiques du groupe qui en est à l'origine, mais par cohérence avec mes convictions : en tant que sociaux-démocrates, nous devons être capables d'assumer tous les aspects de la politique que nous voulons mener.
Cette proposition de loi pose une question symbolique : celle du soutien que nous, militants socialistes, devons apporter aux organisations syndicales, en essayant de les orienter vers des actions positives. Après les difficultés que notre pays a traversées et qu'il connaît encore, ce texte est un gage d'équilibre donné à notre électorat.
Or, ce matin, j'ai appris qu'il nous était interdit d'adresser un tel signe. Je ne l'accepte pas. Je prends mes responsabilités pour dénoncer la façon dont nous sommes traités. Ce texte n'a même pas fait l'objet d'un débat au sein du groupe socialiste !