Cet amendement de suppression montre combien il est difficile de traiter dans le cadre d'une loi ordinaire un sujet qui devrait relever d'une loi constitutionnelle. La suppression du mot « race » de la Constitution faisant partie des nombreux engagements du président de la République, nous débattrons sans doute un jour d'une révision en ce sens mais, je le répète, tant que le mot « race » n'aura pas été retiré du bloc de constitutionnalité, il est difficile de légiférer sur cette question – étant bien sûr entendu qu'aucun d'entre nous n'est opposé à la nécessité de combattre le racisme et ses différents ancrages, si symboliques soient-ils.
Oserons-nous suggérer au rapporteur de rédiger un article habilitant le Gouvernement à procéder par ordonnance pour remplacer les 59 occurrences du terme « race » dans différents textes de loi ? Nous sommes désormais habitués à cette technique qui donne des résultats remarquables, même lorsqu'il apparaît nécessaire d'ajouter un article supplémentaire en cas d'oubli !
En ce qui concerne le vocabulaire, on ne saurait remplacer « race » par « ethnie », le sens de ces deux termes ne se recouvrant pas. Réécrire les textes anciens pose, certes, des difficultés considérables, mais il faut veiller à éviter les imprécisions dans la rédaction de cette proposition de loi, beaucoup plus juridique dans sa portée que bien d'autres.