La suppression des départements nécessiterait un débat long et complexe et engendrerait un surcoût de 6 milliards d'euros par an avant tout retour sur investissement, avez-vous fait valoir. Le groupe écologiste, pour sa part, entend depuis toujours voir les régions renforcées, et souhaite donc qu'une réflexion soit engagée sur les moyens d'alléger notre mille-feuille institutionnel, source de rigidités de toutes sortes et handicap pour notre économie.
Dans cet esprit, je ne puis m'empêcher de remarquer que, dans votre exposé, vous avez mis en avant le rôle des régions, des métropoles et des intercommunalités, plutôt que des départements, dans les enjeux d'avenir, qu'il s'agisse des transports, de l'urbanisme ou de l'énergie. Le schéma directeur national de la logistique, dont l'Assemblée va très prochainement voter le principe, s'articulera de même entre la région, l'intercommunalité et les métropoles ; ces mêmes acteurs locaux s'inséreront dans les flux économiques territoriaux que promouvra la future loi-cadre sur l'économie circulaire. Comme le département semble décidément voué à devenir spectateur plus qu'acteur, ne pourrions-nous réfléchir au transfert de certaines de ses compétences – comme la gestion des collèges et d'une partie des routes – à d'autres collectivités ?
Dans les Bouches-du-Rhône, 109 maires sur les 119 concernés ont signé un manifeste hostile au projet de métropole Aix-Marseille-Provence. Une véritable guerre de tranchées s'est engagée entre des acteurs qui nouent des alliances fluctuantes et se vilipendent. La concertation sera donc difficile alors même qu'il n'y a aucun doute sur la volonté du Gouvernement de mettre ce territoire à même de surmonter ses difficultés et de valoriser ses atouts. Ne conviendrait-il pas d'organiser un débat public pour apaiser les tensions et rapprocher les points de vue, quitte à perdre quelques années dans la réalisation de la métropole ?