Intervention de Isabelle Le Callennec

Réunion du 24 avril 2013 à 9h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Le Callennec :

Monsieur Chassaigne, le moins que l'on puisse dire, c'est que le Front de gauche a de la constance et de la cohérence ! Je comprends parfaitement que vous défendiez un tel texte : non seulement l'opinion publique a pu être choquée par des licenciements dans des entreprises qui font des bénéfices et versent des dividendes – et par l'effet immédiatement positif sur la Bourse –, mais vos propositions reprennent une promesse du candidat Hollande.

Cela dit, nous ne vivons pas dans une économie fermée : la mondialisation est une réalité, et si elle peut poser des problèmes, elle constitue aussi une chance pour certaines entreprises. Nous n'avons pas fait assez de pédagogie en matière économique auprès des salariés. L'économiste Joseph Schumpeter a parfaitement analysé le processus de « destruction créatrice » : des entreprises meurent lorsque d'autres se créent. Il nous appartient d'accompagner les mutations de l'économie et du travail – ce que nous avons fait en transposant l'accord du 11 janvier –, ainsi que les salariés dont l'emploi est supprimé.

Monsieur Chassaigne, vous avez établi un lien direct entre la diminution du coût du travail et celle des salaires. Pouvons-nous revenir sur cette analyse que je ne partage pas ?

Par ailleurs, à l'article 7, la suppression de la rupture conventionnelle me semble excessive. Si cette procédure a pu avoir quelques rares effets négatifs, son impact global est positif. Une évaluation avait été envisagée ; peut-être faudrait-il la mener à bien avant d'abroger purement et simplement les articles du code du travail concernés.

Une question pour conclure : croyez-vous vraiment que l'interdiction des licenciements sera de nature à permettre le maintien de l'industrie dans notre pays ? Élue d'une circonscription où 42 % des salariés travaillent dans l'industrie, je sais que celle-ci fait vivre les services, et je me sens, comme vous, extrêmement concernée par les licenciements que vous évoquez, mais je ne crois vraiment pas que votre proposition puisse les éviter.

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