Je suis chargée de la commission Amont, qui s'intéresse aux différents viviers dans lesquels vont puiser les grandes écoles, ainsi que des commissions recherche et relations parlementaires.
Depuis les années quatre-vingt-dix, la Conférence des grandes écoles comporte une commission « ouverture sociale et diversité », dont la présidente est actuellement Mme Florence Darmon, directrice de l'École spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l'industrie (ESTP).
Comme le montre la liste que nous avons établie, la proportion de directrices d'une grande école membre de la CGE est de 12 %, ce qui représente 24 femmes : outre la directrice de l'École nationale d'administration (ENA), 7 femmes dirigent une école de management et deux une école de journalisme.
S'agissant du vivier, nous partageons le constat posé. Les femmes sont surreprésentées aux concours des grandes écoles de gestion où elles sont 50 % à être admissibles et un peu plus de 50 % à être admises. Pour les écoles de management, la parité est pratiquement acquise, même si le taux de femmes diminue à mesure de l'augmentation de la sélectivité de l'école. Par contre, les écoles scientifiques et d'ingénieurs comptent en moyenne 30 % de femmes dont la répartition diffère selon le secteur : elles sont 10 % dans l'informatique, mais 70 % dans les filières sanitaire et sociale, biologie, vétérinaire.
En 2011, le groupe égalité hommes-femmes de la CGE a élaboré le texte d'une charte, qu'il demande aux directeurs d'école d'appliquer. Il s'agit en particulier de nommer un référent égalité auprès des étudiants et du personnel. L'objectif est de sensibiliser les femmes aux carrières scientifiques, où elles sont sous-représentées alors que les salaires y sont plus élevés que dans les secteurs où elles sont surreprésentées.
En outre, la commission Amont constitue une structure d'échanges de bonnes pratiques et de coordination, le but étant d'accroître les viviers en informant les filles dès les classes de troisième et seconde sur les métiers d'ingénieur, qu'elles connaissent peu mais qui recrutent beaucoup. Des coopérations avec l'ONISEP et les associations « Femmes & sciences » et « Elles bougent » permettent de promouvoir les sciences auprès des filles et de les sensibiliser aux concours et aux possibilités de carrière dans ces secteurs.